La demande de billets et de pièces en euros est restée dynamique en France en 2017 en dépit du développement du commerce en ligne et de la progression continue des autres moyens de paiement, constate la Banque de France dans une étude diffusée lundi.

Chaque année, l'institution monétaire française s'approvisionne en billets et en pièces neuves afin de répondre à la demande du public et de remplacer les billets et les pièces impropres à la circulation. À fin 2017, les émissions nettes françaises de billets se sont élevées à 129 milliards d'euros, soit une hausse de 7,6% par rapport à fin 2016, et celles des pièces ont atteint 3,5 milliards, en augmentation de 4,4% sur un an, écrit l'institution monétaire dans la dernière édition de son bulletin économique. Cette progression représente la demande en monnaie fiduciaire (pièces et billets) adressée à la Banque de France, non seulement par les résidents français mais également par des non-résidents (touristes, par exemple), explique l'institution monétaire.

« Le dynamisme des émissions nettes françaises peut apparaître paradoxal, compte tenu de l'évolution des habitudes de paiement et de consommation », écrit encore l'institution, au moment où les paiements en ligne, les transactions par carte et les virements de proximité ont connu une progression très rapide ces dernières années.

« Multiplicité des usages des espèces »

Et de fait, « la baisse de l'usage des espèces en tant que moyen de paiement est (...) corroborée par la diminution du volume de billets qui remonte du public vers les professionnels du traitement des espèces (établissements de crédit, transporteurs de fonds, Banque de France): -9,9% sur les cinq dernières années », constate la Banque de France.

Pour expliquer ce paradoxe, l'institution monétaire souligne la « multiplicité des usages des espèces » et estime que « le repli de l'usage des espèces en tant que moyen de paiement en France n'est pas incompatible avec le développement des encaisses détenues à l'étranger ou bien en France à des fins de thésaurisation ». Ainsi, selon une enquête européenne menée en 2016, près d'un Européen sur quatre détiendrait des réserves en euros à son domicile, relève la Banque de France dans ce rapport.