L'administration fiscale va « accélérer » au cours des prochaines années les fermetures de trésoreries publiques sur le territoire, dans le cadre de la restructuration du réseau annoncée par le gouvernement, a indiqué vendredi son directeur général.

La Direction générale des finances publiques (DGFiP) est aujourd'hui « présente dans plus de 2.000 communes », a souligné Bruno Parent, lors d'une rencontre organisée par le mouvement patronal Ethic. « Rien que ça, ça a un coût », a-t-il ajouté.

Selon le directeur général, « un mouvement assez ancien » a été engagé pour fermer des structures. « On l'a fait à un rythme qui localement suscite toujours des grands débats et des grandes difficultés, mais on l'a fait quand même », a-t-il souligné. Or, ce mouvement va s'« accélérer », a-t-il prévenu. « On va continuer à restructurer le réseau de la DGFiP encore plus vite qu'avant, encore plus lourdement, de manière à resserrer très significativement le nombre de nos implantations », a-t-il insisté.

Maillage dense

Dans un rapport rendu public à la mi-juin, la Cour des comptes a appelé la DGFiP, deuxième plus grande administration civile de l'Etat avec 103.000 agents, à « accélérer sa transformation » pour « réduire ses coûts ».

L'institution de la rue Cambon avait appelé pour cela le fisc à « resserrer » son réseau, constitué de 4.000 agences, dont 600 avec moins de cinq employés – un maillage « nettement plus dense » que celui des administrations fiscales à l'étranger, selon la Cour.

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Fermer des agences, « ce n'est pas si facile que ça, parce que vous avez une bonne partie des élus locaux qui en ont marre de voir les services publics déserter les zones rurales », a souligné vendredi Bruno Parent.

Mais « en même temps », « il y a toute une série de tâches actuellement effectuées dans les métropoles » qui vont être transférées « dans les territoires », a-t-il insisté, ajoutant que le travail des agents sur le terrain allait être amené lui aussi à évoluer.

Silence sur l'emploi

Le gouvernement a annoncé mercredi une réorganisation « en profondeur » de l'administration fiscale, avec un mouvement de décentralisation « dans les territoires ruraux ou périurbains » de certains services aujourd'hui basés dans les grandes villes. Dans le cadre de cette réforme, l'accueil sans rendez-vous dans les trésoreries devrait par ailleurs disparaître, tout comme les paiements en espèces : pour régler ses impôts en liquide, les contribuables devront s'adresser à La Poste ou au réseau de buralistes.

Interrogé sur l'impact que ces réformes auront sur le nombre de postes de fonctionnaires au sein de la DGFiP, Bruno Parent a refusé de donner un chiffre, comme le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin avant lui. « Nous sommes à peu près 100.000 aujourd'hui. Il y a quelques années, nous étions 35.000 de plus, donc on a déjà diminué les effectifs (...) Ca va continuer », a-t-il toutefois commenté.

Selon Les Échos, jusqu'à 20.000 postes d'agents publics pourraient être supprimés, sur l'ensemble du quinquennat, sur le périmètre de la DGFiP. Ce chiffre est toutefois contesté par le ministère. Le gouvernement s'est engagé à supprimer 120.000 postes de fonctionnaires au cours du quinquennat, dont 50.000 sur le périmètre de l'Etat.