Le ministre de l'Action et des Comptes publics Gérald Darmanin a annoncé mercredi « une réorganisation territoriale entière des services » de Bercy, axée sur un « mouvement de déconcentration » vers les territoires, sans dévoiler l'impact sur les réductions d'effectifs.

Cette nouvelle organisation territoriale, qui devra être « finalisée pour 2022 », consistera en un « mouvement de déconcentration de proximité d'une partie des services de l'Île-de-France vers les régions, et des métropoles vers les territoires ruraux ou périurbains », a déclaré le ministre devant près de 600 cadres du ministère. « Cette réorganisation est l'une des réponses essentielle à apporter à nos concitoyens » vis-à-vis de « la crise de confiance des populations vivant dans des territoires délaissés », a assuré M. Darmanin, qui souhaite la mettre en œuvre « dans les territoires les plus touchés par le manque de services publics ».

Une réorganisation sous fond de baisse des effectifs

Selon le ministre, « il serait illusoire de croire que [ces transformations] ne s'accompagneront pas d'une baisse de l'emploi public », mais aucun chiffre en termes de suppressions de postes n'a été donné : « d'abord les missions, ensuite les moyens et les effectifs », a-t-il promis. Ces transformations permettront « des économies d'échelle importantes sur l'immobilier », les prix étant moins élevés hors des grandes métropoles, s'est-il félicité. Souhaitant en discuter « avec tous les élus locaux » et « les représentants du personnel », M. Darmanin a souligné la nécessité de « parler de l'accompagnement social des agents, qui pourraient voir dans ces relocalisations une grande opportunité de changement de vie ».

Par ailleurs, M. Darmanin a annoncé la « constitution d'une agence unique du recouvrement », alors qu'actuellement trois entités sont chargées de la collecte de l'impôt : l'Urssaf, la Direction générale des finances publiques (DGFIP) et les Douanes. Il est « nécessaire de redonner à la DGFiP le recouvrement de l'essentiel de la fiscalité relevant de l'État, et que la Douane ne conserve que la fiscalité proprement douanière, c'est-à-dire relevant des missions de contrôle des flux et de marchandises », a-t-il déclaré. La Douane collecte aujourd'hui quelque 76 milliards d'impôts, allant des taxes sur le tabac et l'alcool en passant par les produits énergétiques et pétroliers ou les véhicules. Cette mission occupe 3.000 agents sur un effectif total de 17.000 personnes.