Les connaissances financières des épargnants doivent être évaluées de façon plus poussée et les plus âgés doivent être davantage protégés, estime le gendarme de la Bourse qui a publié mardi les résultats d'une opération de contrôle.

Il s'agit d'une série de contrôles, menés auprès d'entités régionales de sept établissements bancaires, majoritairement mutualistes, sur la commercialisation de produits financiers auprès d'une population âgée. Le plus gros point noir est l'« auto-évaluation », à savoir quand le banquier demande à son client « vous vous y connaissez en actions ? » et se contente d'un « oui » de son interlocuteur, explique à l'AFP Claire Castanet, directrice des relations avec les épargnants à l'AMF, qui a réalisé en parallèle une « 19e campagne de visites mystère », publiée aussi ce mardi.

« Il y a une prépondérance de l'auto-évaluation qu'il faut proscrire », relève également Nicolas Patel, à la tête de la direction des contrôles à l'AMF, qui a supervisé l'opération destinée à « évaluer les précautions prises effectivement » à l'égard de personnes de plus de 80 ans. « Même s'il y a eu des évolutions positives depuis les dernières visites mystères similaires de 2014, il y a encore des choses incontournables qu'il faut à tout prix corriger », ajoute Claire Castanet.

« Pouvoir dire je ne peux pas vous conseiller ce produit »

Du côté des personnes âgées, Nicolas Patel plaide aussi pour des « améliorations », notamment en termes d'horizon d'investissement. Car « vendre un produit à échéance 10 ans à une personne de plus de 85 ans, alors que statistiquement la probabilité qu'[elle] profite des bénéfices à la fin du contrat est faible » n'est pas sans poser problème, selon lui.

« Même s'il est difficile pour un conseiller qui connaît bien son client de lui dire non, il y a des cas où il doit pouvoir lui dire je suis désolé mais je ne peux pas vous conseiller ce produit », conclut Nicolas Patel.