La mise en œuvre du plan pauvreté n'a « pas été décalée d'une seule journée » et interviendra bien « au 1er janvier 2019 », a assuré vendredi le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux, alors que le report à la rentrée de l'annonce des mesures a été critiqué.

Le gouvernement a semblé lier jeudi le calendrier de ce dossier aux résultats de l'équipe de France au Mondial. Mais son porte-parole a estimé sur Europe 1 que « si quelqu'un peut sérieusement penser qu'on reporte un plan aussi important en raison du foot, c'est qu'il est dans la polémique ».

« Le président de la République veut faire [du plan pauvreté, NDLR] un temps important à la rentrée », et « le temps de la mise en œuvre sera au 1er janvier 2019 comme prévu », a-t-il ajouté. Interrogé pour connaître les raisons du report de l'annonce des mesures, il a fait valoir la « concertation importante avec l'ensemble du monde associatif », et le fait que « c'est aussi un sujet de discussion avec les départements, qui ont un rôle important à jouer sur les questions de RSA, d'aide sociale à l'enfance ».

Or, aujourd'hui, « on discute âprement avec les départements car ils sont face, eux, à des situations financières difficiles », a-t-il noté. Il a relativisé le fait que « ce plan qui est important prenne quelques semaines supplémentaires pour que l'ensemble des acteurs - le monde associatif, les collectivités locales, l'Etat - soit réellement au rendez-vous de cette bataille contre la pauvreté ». « L'essentiel, c'est que la mise en œuvre n'a pas été décalée d'une seule journée. C'est ça qui sera dans la vraie vie des vrais gens », a-t-il estimé.

Un « plan global qui attaque la pauvreté à la racine »

Il ne s'agira pas simplement de mesures d'« ajustement », de « saupoudrage », qui s'attaqueraient « simplement aux symptômes », mais d'un « plan global qui attaque la pauvreté à la racine », a-t-il assuré, en jugeant « évidemment important de poursuivre la lutte contre la pauvreté lorsque celle-ci s'est déclarée », mais aussi « d'empêcher (les gens) de tomber dans la précarité ».

Le report à la rentrée du plan pauvreté, issu d'une concertation lancée en grande pompe fin 2017, a suscité jeudi la déception d'associations et des critiques sur la « communication désastreuse » du gouvernement. Mercredi, la ministre des Solidarités Agnès Buzyn avait déclaré que « nous verrons si l'équipe de France est en demi-finale ou pas », en évoquant une question de « disponibilité » d'Emmanuel Macron, qui s'est engagé à aller en Russie soutenir les Bleus s'ils arrivaient à ce stade de la compétition. « Le football n'est évidemment pas la seule raison pour un report. Mais c'est sûr qu'on ne fait pas une annonce de cette ampleur un jour de foot », avait tempéré une source gouvernementale.