Les Français qui investissent directement ou indirectement en actions privilégient clairement l’assurance-vie en unités de compte aux PEA ou compte-titres. Mais le profil d’investisseur change fortement d’un produit à un autre.

En 2018, près de 8% des Français déclarent posséder un Plan d’épargne en actions (PEA) ou avoir investi en actions en direct selon un sondage Kantar TNS pour l’Autorité des marchés financiers (1), publié aujourd’hui par l’AMF dans la lettre de l’observatoire de l’épargne. La légère embellie de 2017 est confirmée : le taux d’actionnaires individuels en France rebondit après avoir atteint un plus bas à environ 6% en 2006.

Depuis 10 ans que l’AMF réalise cette enquête, le seul mode de détention ayant augmenté sur plusieurs années est l’assurance-vie en unités de compte (UC), probablement grâce aux politiques incitatives des assureurs. Un peu plus de 12% des Français interrogés affirment détenir des supports en UC sur leur assurance-vie, ces supports permettant d’investir directement ou le plus souvent indirectement en actions.

Sondage Kantar AMF
Taux de détention des placements en actions - Kantar TNS-AMF, mars 2018

Actions en direct : un homme de plus de 45 ans, avec du patrimoine

L’AMF reconnaît que le profil des investisseurs en valeurs mobilières (actions, obligations, placements collectifs) de manière générale est très majoritairement masculin, et que ces investisseurs sont surreprésentés chez les professions indépendantes, libérales ou de cadres supérieurs.

Ce profil type apparaît toutefois de façon plus ou moins flagrante selon le placement détenu. Ainsi, selon cette étude, pour les actions en direct, la proportion d’hommes grimpe à 68%, les plus de 45 ans à plus de 87%, les ménages disposant de plus de 3 000 euros par mois à 65% et les foyers à plus de 50 000 euros de patrimoine à près de 73%.

Assurance-vie en UC : des épargnants plus « grand public »

Quel profil ont les investisseurs en unités de compte ? Ils ont un âge sensiblement proche des actionnaires individuels, avec une prédominance des plus de 45 ans (74%), mais la répartition hommes-femmes est bien plus équitable : « seuls » 54% des détenteurs d’UC sont des hommes. En cela, la population des investisseurs en UC s’approche du « Français moyen », même si elle reste légèrement plus aisée : 54% de foyers disposant de plus de 3 000 euros par mois contre 35% dans la population, et 61% de foyers à plus de 50 000 euros de patrimoine, contre 27% dans la population française.

PEE : des épargnants plus jeunes mais aux revenus significatifs

Les Plans d’épargne entreprise étant par définition destinés aux salariés, la population de salariés-épargnants investissant indirectement sur les marchés actions par ce biais est moins âgée que la moyenne : seulement 7% de plus de 65 ans, et plus de 50% de moins de 45%. Et c’est la famille de produits pour laquelle le patrimoine des épargnants est le moins élevé : 47% de foyers détenteurs de PEE disposent de plus de 50 000 euros en patrimoine. En revanche, les revenus des détenteurs de PEE sont relativement élevés (61% de foyers à plus de 3 000 euros mensuels), supérieurs aux revenus des investisseurs en UC.

(1) Etude réalisée auprès du panel SoFia lancé en 2008 : 11 000 Français de plus de 15 ans interrogés par voie postale. Echantillon complété par 1 000 personnes possédant un patrimoine de plus de 50 000 euros et par 1 000 personnes de 16 à 24 ans interrogées par internet.