Le Premier ministre a estimé mardi que s'il fallait « poser sur la table la question » des pensions de réversion, le gouvernement ne travaillait « en aucune façon » sur des mesures qui viendraient les « amoindrir » ou « les remettre en cause ».

« Nous devons poser sur la table la question de ces pensions de réversion, évidemment pas pour les faire disparaître », a déclaré Edouard Philippe, questionné au Sénat par le sénateur de l'Union centriste Jean-Claude Luche. « Il n'en est absolument pas question », a-t-il insisté, plaidant « pour faire en sorte que chaque euro contribué puisse au fur et à mesure du temps permettre le même produit pour ceux qui sont à la retraite ».

« En aucune façon [...] le gouvernement ne travaillerait sur des mesures qui viendraient amoindrir ou remettre en cause les pensions de réversion », a répété le chef du gouvernement, qualifiant ces pensions de « nécessité souvent absolue » pour les bénéficiaires, mais aussi de facteur d'« inégalité » entre ces derniers. Les pensions de réversion, qui concernent surtout les veuves, verront leurs règles « harmonisées » dans le cadre de la réforme des retraites.

La réversion, qui permet aux veufs de toucher une partie de la retraite de leur conjoint décédé, concerne aujourd'hui 4,4 millions de personnes. 89% sont des femmes. Un million de bénéficiaires n'ont d'ailleurs aucune pension de droit « propre ». « L'année prochaine après une année de consultation (...) ensemble (...) il nous faudra faire en sorte de sauver notre système de pensions durablement, peut-être même d'en profiter pour prendre en compte des questions relatives à la dépendance, lesquelles n'ont pas fini d'être devant nous », a conclu Édouard Philippe.