La Banque centrale européenne arrêtera à la fin de l'année son vaste programme de rachats d'actifs, pour peu que les prochains mois « confirment » la progression de l'inflation en zone euro, a-t-elle annoncé jeudi.

Guettée depuis des mois, cette sortie progressive du « QE », c'est-à-dire du rachat massif par la BCE de dettes publiques et privées, passera par une décrue de son rythme entre octobre et décembre, à 15 milliards d'euros mensuels contre 30 milliards actuellement. Réunie à Riga, en Lettonie, la Banque centrale européenne se ménage toutefois la possibilité de changer de cap, conditionnant l'abandon du QE à des données « confirmant les perspectives d'inflation » de son conseil des gouverneurs « à moyen terme ».

Annoncé en janvier 2015, ce programme destiné à sauver la zone euro de la déflation a commencé par des achats de grande envergure d'obligations émises par des Etats, suivis à partir de la mi-2016 de dettes d'entreprises. Au vu de la meilleure santé de l'économie, le QE a déjà été réduit par paliers, passant fin 2016 de 80 à 60 milliards d'euros mensuels, puis de 60 à 30 milliards d'euros depuis janvier.

Une remontée des taux au plus tôt à la fin de l'été 2019

Il a permis à la BCE de déverser à ce jour plus de 2 400 milliards d'euros de liquidités sur le marché, pour favoriser le financement des ménages et des entreprises afin qu'ils stimulent la croissance et l'inflation. Même après la fin des achats « nets » sur le marché, l'institution de Francfort gardera une politique de soutien à l'économie, notamment en renouvelant à leur échéance ses obligations anciennes.

Elle ne relèvera par ailleurs ses taux d'intérêt que « bien après » la sortie du QE, c'est-à-dire au plus tôt à la fin de l'été 2019, a-t-elle précisé jeudi. Jeudi, le principal taux de refinancement a été maintenu à zéro, tandis que les banques vont continuer à payer auprès de la BCE un intérêt négatif de 0,40% pour les liquidités dont elles n'ont pas l'utilité immédiate.