Le groupe Covéa, poids lourd de l'assurance mutualiste qui regroupe les marques GMF, Maaf et MMA, a témoigné mardi d'une dynamique commerciale soutenue en 2017, masquée toutefois par l'effet de la surtaxe exceptionnelle en fin d'année qui a grevé ses bénéfices.

L'an passé, le groupe a dégagé un bénéfice net de 818 millions d'euros, contre 825 millions en 2016, soit un recul d'un peu moins de 1% sur un an. Cette baisse s'explique dans une large mesure par la surtaxe exceptionnelle sur les grands groupes décidée dans l'urgence fin 2017 par le gouvernement pour compenser l'annulation de la taxe sur les dividendes. Cet impôt a coûté à Covéa 136 millions d'euros.

« C'est la surprise du chef (...) Si l'État n'avait pas eu besoin d'argent, de façon impromptue puisque c'était quelque chose qu'ils connaissaient depuis trois ans, ils se réveillent à l'automne 2017, le résultat aurait dépassé les 950 millions d'euros », a souligné Thierry Derez, le président directeur général, lors d'une conférence de presse. Abstraction faite de cet élément, « 2017 est une bonne année marquée par une belle dynamique commerciale et d'excellents résultats sur les marchés stratégiques », a fait valoir Thierry Derez.

Hausse de 24% du bénéfice d'exploitation courant

En France, où Covéa réalise la majeure partie de son activité, l'assureur revendique une hausse de 2% de ses primes acquises et de 24% de son bénéfice d'exploitation courant, soutenu en premier lieu par ses activités d'assurance en biens et responsabilité et dans une moindre mesure par l'assurance de personnes. Plus particulièrement, le groupe a profité d'une progression de ses performances sur le segment des professionnels et entreprises, conformément à sa « volonté de se positionner sur le marché des entreprises dans la durée et de développer une activité viable », a-t-il précisé.

A l'étranger, l'assureur a toutefois souffert d'une « sinistralité extrêmement lourde » aux Etats-Unis, soit du fait des inondations, soit du fait des incendies, avec pour conséquence un nombre élevé de sinistres à indemniser. En Italie, il a par ailleurs fait les frais de la procédure de fusion engagée par son partenaire local, la banque Bipiemme, avec la banque Banco Popolare.

« La vente des produits d'assurance ne paraît pas avoir été l'absolue priorité, (...) d'où une attrition du volume d'activité », a expliqué Thierry Derez. Covéa n'en a pas moins amélioré ses performances d'exploitation, avec une progression de la marge technique à 3,5%, contre 2% en 2016. Ce qui signifie que la compagnie a amélioré la rentabilité de ses opérations d'assurances.