En marge de la présentation du rapport d’activité annuel de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), le gouverneur de la Banque de France a appelé de ses vœux « l’établissement d’un dialogue plus serein » entre l’organe central du Crédit Mutuel et le groupe breton.

Quelques semaines après la consultation sur le projet de scission du Crédit Mutuel Arkéa – 94,5% des entités votantes s’étaient alors prononcées en faveur de l’indépendance – l’ACPR espère un retour à la table des négociations de la Confédération nationale du Crédit Mutuel, l’organe central du groupe mutualiste, et de l’entité dissidente. François Villeroy de Galhau, président de l’Autorité et gouverneur de la Banque de France a ainsi déclaré : « L’ACPR, comme la BCE, souhaitent le rétablissement ou l’établissement d’un dialogue plus serein entre la Confédération et Arkéa », peut-on lire dans une dépêche Reuters.

François Villeroy de Galhau qualifie par ailleurs le projet d’indépendance porté par la caisse de Bretagne d’« opération complexe » qui nécessite d’être clarifiée. « Une sortie éventuelle d’Arkéa du Crédit Mutuel serait une opération complexe soulevant une problématique inédite (…) qui supposerait que le Crédit Mutuel Arkéa apporte encore aux autorités de supervision toutes les clarifications et précisions sur les modalités de mise en œuvre de son projet », a-t-il ainsi expliqué.

Ce n’est pas la première fois que l’ACPR met en garde l’entité sécessionniste. Le 16 mai dernier, dans un courrier écrit conjointement avec la BCE, l’autorité la prévenait qu’une sortie unilatérale « conduirait les autorités compétentes à réexaminer immédiatement l’agrément du Crédit Mutuel Arkéa et des caisses qui lui sont rattachées ». Arkéa avait réagi en souligant que l'option « désaffiliation immédiate » n'est pas à l'ordre du jour : elle « ne serait déclenchée qu'en cas de tentative de prise de contrôle par la force » de la CNCM.