Trois ans de prison dont 18 mois avec sursis ont été requis jeudi contre Sylviane Gigi (ex-Hamon), une ex-employée de banque surnommée par la presse « la Madoff de Touraine », accusée d'avoir soutiré plus de quatre millions d'euros à une soixantaine de victimes entre 1995 et 2011.

Le procès devant le tribunal correctionnel de Tours devait se poursuivre vendredi mais n'aura finalement duré que deux jours. Le jugement a été mis en délibéré au 6 septembre. L'accusée encourait une peine de cinq ans de prison pour « escroquerie et exercice illégal de la profession de banquier ». Dans ses réquisitions, le procureur a tenu compte de la bipolarité avérée de l'accusée. Il a demandé également une période de trois ans de mise à l'épreuve, une obligation de soins et l'interdiction d'exercer dans le milieu bancaire.

Selon l'accusation, Sylviane Gigi avait mis sur pied une vaste escroquerie de type pyramidal semblable à celle pratiquée par Bernard Madoff. Elle promettait en effet des placements fictifs à des taux mirobolants, et les intérêts versés aux premiers « investisseurs » étaient payés par les capitaux investis par les nouveaux arrivants.

Installée dans le petit village de Benais situé en Indre-et-Loire, elle était conseillère municipale et s'était lancée après son licenciement de la banque BNP Paribas dans un rôle officieux de conseillère en placements financiers, recrutant ses « clients » dans sa famille, parmi ses proches et ses voisins. Parmi les parties civiles, son propre fils, qui l'accuse de lui avoir soutiré 233.000 euros. Les montants « investis » allaient de 300 à 200.000 euros. Elle avait été arrêtée et écrouée en décembre 2011.