La Banque centrale américaine (Fed) envisage de relever « bientôt » ses taux d'intérêt laissés inchangés début mai, selon un compte-rendu de la dernière réunion de son Comité monétaire publié mercredi.

« La plupart des participants ont estimé que si les informations à venir confirment globalement la perspective économique actuelle, il serait bientôt approprié que le Comité franchisse un nouveau pas dans sa volonté de mettre fin à sa politique accommodante », affirment les minutes de la réunion monétaire des 1er et 2 mai dernier. Le 2 mai, la Fed avait maintenu le taux interbancaire au jour le jour dans la fourchette de 1,50% à 1,75% après l'avoir relevé d'un quart de point (0,25%) en mars. La prochaine réunion de son comité monétaire (FOMC) se tient les 12 et 13 juin.

L'ensemble des participants a toutefois pris le soin de préciser que « les ajustements dans le rythme de la politique des taux d'intérêt dépendraient de leur évaluation des perspectives économiques et des risques » qui pourraient émerger, relevant notamment l'incertitude liée aux tensions commerciales qui pourrait saper le moral dans le monde des affaires. Ils ont en outre estimé que leur « approche graduelle » dans l'augmentation des taux devrait être poursuivie « pour maintenir des conditions du marché du travail solides et atteindre un objectif d'inflation de 2% ».

Une remontée graduelle

Ils ont aussi « exprimé une série de points de vue » sur le nombre de hausses à venir. En clair, ils ne sont pas unanimes sur le nombre de relèvements pour cette année. Jusqu'à présent, la Fed a anticipé trois hausses de taux d'intérêt pour 2018 y compris celle de mars. Pour autant, certains économistes s'attendent à quatre relèvements de taux.

Sur l'inflation, les participants ont par ailleurs noté qu'ils pouvaient s'accommoder d'une période d'inflation au-dessus des 2% à condition que cette période soit « temporaire » et que le taux d'inflation soit « modestement » au-dessus de la cible « symétrique » des 2%. En mai, ils notaient que « l'inflation générale et celle mesurée, hors prix alimentaires et énergétique, s'est rapprochée de 2% ».

Le Comité s'est aussi montré plus confiant sur la possibilité que l'inflation sur une base de douze mois puisse se maintenir sur cette trajectoire des 2%. « Ceci dit, il a été noté qu'il était prématuré de conclure que l'inflation puisse rester autour des 2%, en particulier après plusieurs années au cours desquelles l'inflation s'est maintenue de manière persistante en-deçà des 2% ».

Par ailleurs, « d'une manière générale », le Comité s'est montré « optimiste » sur les perspectives économiques, relevant que le marché de l'emploi continue d'être dynamique et que l'activité a progressé à un « rythme modéré ». Quelques participants ont néanmoins pointé le « risque » lié au manque de main d'œuvre alors que l'économie est au plein emploi.