L'Autorité des marchés financiers (AMF) a requis mercredi 800.000 euros d'amende et un avertissement à l'encontre du courtier en ligne IG Markets, pour plusieurs manquements et notamment la publication d'informations inexactes de nature à induire en erreur ses clients.

Il est notamment reproché à IG d'avoir davantage mis en avant sur son site les potentiels retours sur investissement que les possibles pertes sur des contrats de différences (CFD), des produits financiers risqués permettant de faire de la spéculation sur l'évolution des marchés et qu'il proposait à ses clients. Le représentant du collège de l'AMF, qui a dénoncé des « manquements graves », s'est dit « extrêmement préoccupé » de voir des prestataires faire « la promotion active de tels produits auprès d'un très large public » qui « n'a pas a priori été formé à l'utilisation des CFD ». Au moment du contrôle de l'AMF, il a été établi que 86% des clients de IG Markets avaient enregistré des pertes, pour un montant moyen de 5.000 euros, sur ces produits financiers.

Des mises en cause multiples

IG est également mis en cause pour ne pas avoir mentionné des conflits d'intérêt à ses clients, pour plusieurs lacunes dans sa diffusion de recommandations d'investissement et pour des insuffisances dans des questionnaires adressés aux clients. Enfin, il a été reproché au courtier d'avoir « manqué de diligence » dans les demandes de transmissions de documents par l'AMF.

La défense a de son côté qualifié de « coup de tonnerre suscitant l'incompréhension » le montant de l'amende requise par la commission des sanctions. « IG est un acteur de premier plan qui est une sentinelle et qui alerte sur les pratiques d'autres acteurs qui ne sont pas en France. Il contribue à un écosystème sain », a déclaré Jean-Baptiste Poulle, l'avocat de la défense, assurant que le courtier n'a « pas la volonté de tromper ». « Est-ce que le collège (de l'AMF) souhaite mettre un terme à la présence d'acteurs comme IG Markets en France et laisser la place aux acteurs chypriotes ou maltais qui mènent leurs actions sans contrôles ? », s'est interrogé Me Poulle.

L'amende requise représente 11% du chiffre d'affaires de la succursale française d'IG, dont la maison mère est cotée à la bourse de Londres. La Commission des sanctions doit rendre sa décision dans les semaines à venir.