La banque française Société Générale, qui vient de profondément remanier sa direction, a annoncé vendredi une nette hausse au premier trimestre de son bénéfice net, marqué un an plus tôt par une charge exceptionnelle, mais des recettes déprimées par l'affaiblissement du dollar.

Entre janvier et mars, Société Générale a dégagé un bénéfice net de 850 millions d'euros, un peu mieux que prévu par les analystes de Bloomberg et en hausse de 13,8%, mais une baisse de 2,8% de son produit net bancaire, équivalent du chiffre d'affaires, à 6,3 milliards d'euros. La hausse du bénéfice net est en partie liée au fait qu'il avait souffert un an plus tôt d'une charge associée au règlement d'un litige avec le fonds souverain libyen, qui avait coûté près d'un milliard d'euros à la banque.

L'établissement n'en a pas fini avec ce litige puisqu'il a confirmé, comme il l'avait déjà évoqué en mars, être sur le point de régler « dans les prochaines semaines » d'autres volets du dossier, qui est notamment instruit aux Etats-Unis au pénal. Il compte aussi solder le contentieux des manipulations du taux interbancaire Libor, également aux Etats-Unis. Si Société Générale a mis de côté un milliard d'euros sur ces dossiers, ils ne plombent cette fois pas ses comptes puisqu'ils étaient déjà couverts par des provisions qui représentent plus du double.

Direction profondément remaniée

L'affaire du Libor avait, par ailleurs, forcé, selon des sources proches du dossier, le départ en début d'année d'un haut responsable, Didier Valet. La banque a mis fin jeudi à une période d'incertitude en annonçant un remaniement d'ampleur, dont le remplacement de Didier Valet par Séverin Cabannes, autre directeur général délégué. Elément de stabilité, le directeur général Frédéric Oudéa a, lui, vu le conseil d'administration se prononcer pour son renouvellement jusqu'à 2023.

Au niveau des résultats eux-mêmes, le déclin général des recettes est notamment lié à un fort repli sur les activités de marchés, très exposées au dollar, qui pâtissent de l'affaiblissement persistant du billet vert au premier trimestre. Le groupe Société Générale souffre aussi sur la banque de détail, toujours confrontée à de faibles taux d'intérêt qui limitent la marge de manœuvre de la banque. Si ses recettes résistent avec une très légère baisse, le bénéfice net y plonge sous le coup de frais en hausse au moment où la banque est engagée dans une vaste réorganisation.