Ce sont des commerciaux avant tout, ils sont difficilement joignables et changent sans arrêt… Les griefs contre les conseillers financiers sont nombreux. Et pourtant, ils restent pour les Français des interlocuteurs privilégiés quand il s’agit de parler argent.

Que les conseillers financiers se rassurent, internet ne prend pas leur place… du moins pas dans le cœur des épargnants. La preuve, selon un récent sondage CSA pour l’Autorité des marchés financiers (AMF), près de la moitié des Français considèrent le conseiller comme l’interlocuteur le plus adéquat pour interagir avec un établissement financier (1). Les canaux digitaux arrivent loin derrière, seulement 20% des sondés préférant utiliser internet.

Le choix d’un produit d’épargne passe par un conseiller

La prépondérance du conseiller bancaire se retrouve encore davantage quand il s’agit de choisir un produit de placement. Il ressort en effet de l’étude que plus de 9 épargnants sur 10 sont en relation avec un conseiller tout au long du processus de souscription. C’est-à-dire de la première prise de contact jusqu’à la signature du contrat. A l’inverse, les adeptes du tout en ligne ne représentent que 9% des sondés. Petit élément de réconfort tout de même pour les courtiers et autres acteurs web, les épargnants s’estiment en général plus satisfaits du parcours de souscription en ligne. Ils lui attribuent une note moyenne de 8,2 sur 10, contre 7,3 sur 10 pour les personnes passées par un conseiller.

Souvent nécessaires pour informer les épargnants, les conseillers financiers leur sont également utiles pour assurer le suivi de leurs placements. Ainsi, les détenteurs d’une assurance-vie, d’un PEA, ou encore d’épargne salariale sont 61% à contacter un conseiller pour investir dans un nouveau fonds. Ils sont également 56% à faire appel à lui pour réaliser des arbitrages. Seule la consultation des avoirs est réalisée dans la majorité des cas à distance, sur internet (68%).

Internet pour la recherche d’informations

Plus surprenant peut-être, les sondés font aussi bien volontiers appel à un conseiller, en amont, pour rechercher des informations sur les placements. 47% répondent en effet l’avoir sollicité que ce soit en face à face, par téléphone ou par courriel. Cette fois, les sites web sont tout de même plus utilisés : 75% de ceux s’étant informés dans les 12 derniers mois sur des placements l’ont fait en ligne.

Bilan, les acteurs qui misent essentiellement sur le digital - les banques en ligne, les courtiers web mais surtout les fintechs - vont devoir faire preuve de patience et de pédagogie. Un chemin qui risque d’être encore long et semé d’embûches.

Les experts de l’épargne davantage clients des banques en ligne

Près de la moitié des personnes interrogées par CSA estiment bien connaître les produits d’épargne. Un tiers d'entre eux connaissent et s’informent régulièrement sur les placements, dont 6% se considèrent tout à fait connaisseurs. Ces experts se caractérisent par la variété et le nombre de produits d’épargne détenu, mais aussi par une appétence plus importante pour le web. Ils sont par exemple deux fois plus souvent clients des banques en ligne que la moyenne : 39% d’entre eux, contre 18% des épargnants en général.

(1) Enquête réalisée par CSA Research auprès de 1 789 épargnants français, du 5 au 15 janvier 2018 par Internet. L’échantillon a été construit d’après la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie socio professionnelle, de taille d’agglomération et de région de résidence.