La banque mobile britannique Revolut a levé 250 millions de dollars, a-t-elle annoncé jeudi, réalisant l'une des principales opérations de ce type depuis l'émergence des « fintech », jeunes groupes technologiques qui s'attaquent aux offres bancaires traditionnelles.

« Cette levée de fonds amène le montant total levé par Revolut à 340 millions de dollars depuis le lancement de l'entreprise il y a trois ans », annonce dans un communiqué le groupe qui dit désormais valoir 1,7 milliard de dollars.

Revolut, qui s'est d'abord construite en proposant des virements internationaux à prix réduit, ambitionne de devenir une banque de plein exercice. Le groupe, qui revendique près de deux millions de clients et promet d'arriver à 100 millions d'ici à cinq ans, se place ainsi sur le terrain des « néobanques », qui utilisent notamment les technologies mobiles pour renouveler l'offre bancaire.

Sa dernière levée de fonds, qui réunit plusieurs fonds spécialisés dans les technologies et emmenés par celui du milliardaire russe Iouri Milner, classe Revolut parmi les principales néobanques européennes, aux côtés de l'allemande N26 qui avait levé 160 millions de dollars en mars. « Il y a des choses qu'on partage avec d'autres néobanques, mais on s'interroge toujours sur les produits supplémentaires », a assuré à l'AFP Benjamin Belais, directeur général pour la France de Revolut.

Un défi : gagner de l'argent

La concurrence est rude. En plus des start-up écloses ces dernières années, les banques traditionnelles développent leur propre offre - parfois en rachetant de nouveaux venus comme l'an dernier BNP Paribas avec la française Compte-Nickel - et le secteur attire aussi de grands groupes extérieurs tel le géant des télécoms Orange et son offre bancaire lancée fin 2017.

Surtout, les start-up financières, dites « fintech », sont confrontées au défi de gagner de l'argent, alors que leur modèle se base sur une offre à prix très réduit. Sur ce plan, Revolut avait annoncé voici quelques mois être devenu rentable. « On ne le sera de nouveau plus en 2018 car on se lance sur trois continents et ça demande des capitaux », a reconnu Benjamin Belais.

Le groupe attend par ailleurs toujours d'obtenir un agrément bancaire au niveau européen, étape nécessaire pour se rapprocher d'une offre bancaire exhaustive avec la possibilité d'octroyer des crédits. Revolut l'espérait à l'origine pour début 2018. « C'est toujours en cours, le dossier avance et ça prend toujours un peu de temps », a expliqué Benjamin Belais.