La compagnie d'assurances Macif a annoncé mercredi un bond de près de moitié de son bénéfice net en 2017, profitant d'une vaste réorganisation et jugeant « bien engagé » son rapprochement avec le groupe Aesio, qui va créer d'ici 2020 un géant du secteur.

La compagnie mutualiste a dégagé un bénéfice, sans précédent pour elle, de 265 millions d'euros, soit une hausse de 43% par rapport à 2016, malgré un léger déclin de 2% de son chiffre d'affaires, à 6,2 milliards. « Macif a eu une année exceptionnelle en matière de résultats et de transformations », a résumé Alain Montarant, président du groupe.

Alors que le chiffre d'affaires a pâti d'un recul de la collecte d'épargne, le bond du bénéfice s'explique par d'excellentes performances dans l'assurance de biens - automobile et habitation -, qui compte pour moitié dans les revenus du groupe. La rentabilité de cette activité s'est fortement améliorée sur fond de refonte de la structure du groupe : elle a été uniformisée au niveau national, ce qui lui a permis de revoir en profondeur des tarifs jusqu'alors divers selon une dizaine de régions. « Vers Toulon, on gagne (un contrat) huit fois sur dix, alors qu'avant, on en perdait huit fois sur dix », s'est félicité Alain Montarant.

Objectif santé et prévoyance

Bien que le président de Macif juge encore possible de gagner des parts de marché lors des cinq prochaines années dans l'assurance de biens, le groupe va surtout accentuer sa présence dans un autre secteur, la santé et la prévoyance, avec le rapprochement annoncé l'an dernier avec la compagnie Aesio. Tout en se disant « extrêmement prudent » et rappelant que « la difficulté est de concrétiser » de tels rapprochements, Alain Montarant a jugé « bien engagé » le projet, qui doit aboutir à la fondation d'un géant du secteur en 2020.

Au-delà de la seule situation de Macif, il a estimé que ce rapprochement s'inscrivait dans un mouvement de fond de consolidation du secteur de l'assurance mutualiste, l'année 2017 ayant vu l'annonce de la création du mastodonte Vyv - réunion de la MGEN, Harmonie et Istya - et celle du mariage entre AG2R la Mondiale et Matmut. « La tendance est clairement à trois grands ensembles », a jugé Alain Montarant. « Il reste encore quelques moyennes mutuelles sur le marché : souvent, elles ont des fonds propres qui leur permettent de tenir quelques années... (Mais) on est quand même sur une tendance à la consolidation entre grands acteurs ».