Les concertations sur le reste à charge zéro sont « bien parties pour aboutir » et les tensions avec les opticiens vont « se régler », a estimé jeudi Agnès Buzyn, indiquant qu'on se dirigeait vers un remboursement de lunettes tous les deux ans.

Promis par Emmanuel Macron, le « reste à charge zéro » doit faciliter le recours à des soins mal remboursés, grâce à la mise en place de « paniers de soins de qualité » pris en charge à 100%. Des négociations sont en cours dans trois secteurs : l'optique, les prothèses dentaires et auditives.

« Nous sommes bien partis pour aboutir » et « la réforme sera effective avant la fin du quinquennat », a affirmé la ministre de la Santé des Solidarités, Agnès Buzyn, sur Europe 1. Avec les opticiens, « c'est compliqué » mais « ça va se régler », a-t-elle assuré.

Le reste à charge zéro « va être financé en grande partie par l'Assurance maladie, une partie par les complémentaires et puis par des redistributions de la valeur dans le cadre de la filière » et « les uns et les autres risquent de voir leurs équilibres financiers un peu transformés », a-t-elle reconnu, souhaitant donc « laisser le temps aux différents métiers de ces filières de se réorganiser ».

Les opticiens vent debout contre les 3 ans

La direction de la Sécurité sociale (DSS) et les syndicats d'opticiens s'étaient réunis mercredi pour reprendre les discussions, les opticiens ayant claqué la porte de la précédente concertation, vent debout contre les propositions de la DSS, notamment celle « d'interdire aux Français de changer leurs lunettes avant 3 ans ».

« Il ne s'agissait pas de bloquer tout à trois ans » mais uniquement « pour ceux qui veulent des nouvelles lunettes pour des raisons esthétiques » a expliqué Agnès Buzyn. Néanmoins, « c'est en cours de négociation, on va vers deux ans et on s'est mis d'accord », a-t-elle dit.

Le Rassemblement des Opticiens de France (ROF) et le Syndicat National de l'Optique Mutualiste (SYNOM) ont salué mercredi, dans un communiqué, « quelques avancées » notamment « le passage de trois à deux ans » pour les adultes et « de trois à un an » pour les enfants de moins de 16 ans, dénonçant toutefois « plusieurs points inacceptables » comme « l'impossibilité de renouveler un équipement avant une baisse d'acuité visuelle de 5 dixièmes », ou « les tarifs » des offres, « insuffisants au regard de la qualité exigée ».