La Banque de France a abaissé mercredi sa prévision de croissance à 0,3% pour le premier trimestre, en raison d'une progression moins forte que prévu de la production industrielle au mois de mars.

Ce chiffre, en baisse de 0,1 point par rapport à la dernière estimation publiée le 8 mars par l'institution monétaire, est également inférieur à la prévision de l'Insee, qui anticipe une progression du produit intérieur brut (PIB) de 0,4% sur les trois premiers mois de l'année. Il ne remet néanmoins pas en cause la dynamique globale de l'activité, les chefs d'entreprise étant majoritairement optimistes sur les perspectives d'activité pour le mois d'avril, selon la Banque de France.

L'industrie aéronautique et l'informatique patinent

La Banque centrale, qui se base pour cette estimation sur son enquête mensuelle de conjoncture auprès des chefs d'entreprise, fait ainsi état d'une accélération de la croissance dans le secteur des services. « Tous les services progressent vivement, sauf les transports et l'hébergement-restauration », souligne dans un communique l'organisme public, qui observe par ailleurs une forte augmentation des effectifs dans ce secteur. Dans le secteur du bâtiment, l'évolution s'est également avérée positive, notamment dans le second œuvre. « Les carnets de commandes restent bien garnis », relève la Banque de France.

Concernant l'industrie, le ralentissement s'explique principalement par les résultats « en retrait » dans l'aéronautique et les matériels informatiques, la production étant restée « dynamique » dans les équipements électriques et les produits pharmaceutiques.

Plusieurs indicateurs ont laissé apparaître ces dernières semaines un ralentissement de l'activité dans ce secteur, et plus globalement dans le secteur privé, tant au niveau français qu'européen. Sur l'ensemble de 2018, la Banque de France table pour l'heure sur une hausse du PIB de 1,9%, en raison des bons résultats enregistrés l'an dernier (2% de croissance), qui se répercutent mécaniquement sur ceux de l'année en cours.

Le gouvernement, qui attendait jusque-là 1,7% de croissance, a annoncé mardi avoir relevé sa prévision à 2% dans le sillage de la commission européenne, qui parie sur 2%, et de l'OCDE, plus optimiste encore avec 2,2% de croissance.