En avril, les banques maintiennent les taux fixes de leurs crédits immobiliers à des niveaux bas, d’après les barèmes fournis aux courtiers spécialisés. L'augmentation des prix de l'immobilier commence à peser durablement sur la demande de prêt.

Peu d’évolutions prévues sur les taux immobiliers en avril : les banques maintiennent le statu quo. Ainsi, pour Meilleurtaux, les taux moyens constatés en ce début de mois n’ont pas évolué par rapport à mars, se stabilisant à 1,45% sur 15 ans, 1,65% sur 20 ans et 1,85% sur 25 ans. « Nous sommes donc toujours (...) dans une situation exceptionnelle », estime Maël Bernier, directrice de la communication du courtier.

Mieux, sur la trentaine de barèmes reçus par Empruntis, la moitié affiche des baisses de 5 à 20 points de base. Les autres oscillant entre stabilité et légère hausse. Seul Le Partenaire relève une augmentation, « sur presque toutes les durées », des taux dans les grilles transmises par les banques.

Une stabilité qui s’inscrit dans la durée

Cette stabilité persistante provient d’au moins trois facteurs. D’abord le repli des taux des obligations émises par l’Etat (OAT). Ces derniers, qui font partie des indicateurs d’évolution des taux immobiliers, « sont à nouveau en baisse et se situent aujourd’hui autour de 0,70% », note Meilleurtaux.

En outre, en ce début de printemps, les particuliers restent peu nombreux à chercher à acquérir un bien immobilier. Selon les données d’Empruntis, la demande de financement a baissé de 16% au premier trimestre 2018 par rapport à 2017, certaines banques accusant même un repli de volume supérieur à 20%. « Habituellement, la saison du printemps est la période de l’année la plus propice à l’achat », rappelle Cécile Roquelaure, directrice des études et de la communication du courtier. « Pourtant cette année, le fameux printemps de l’immobilier tarde à se déclarer ». En cause, des prix de l’immobilier qui restent à la hausse. « Nous avons des primo-accédants finançables qui peinent à trouver un bien, il y a une réelle pénurie d’offres et les prix demeurent trop élevés », souligne Empruntis.

Résultat, faute d’une demande au rendez-vous, les établissements de crédit ont tendance à assouplir leurs politiques de taux et d’octroi pour remplir leurs objectifs commerciaux. Et la situation ne devrait guère évoluer au cours des prochains mois. « Nous n’entrevoyons pas de remontées sensibles [des taux] d’ici à cet été », analyse Sandrine Allonier, directrice des relations banques de Vousfinancer.

Vers le retour des rachats de crédit ?

Pour Sandrine Allonier, de VousFinancer, ce contexte pourrait se traduire par une reprise des demandes de rachat de crédit. En mars, 10% des demandes de prêt, enregistrées par le courtier, étaient des renégociations, alors que cette part était tombée à 5% en janvier 2018. Nous sommes toutefois très loin du pic de rachats observé début 2017 quand les courtiers affirmaient qu'un dossier sur deux était une renégociation.