Le « collectif indépendance pour Arkéa » a annoncé le report « à une date ultérieure » de la manifestation prévue initialement jeudi 5 avril à Paris.

La démonstration de force d’Arkéa à Paris n’aura pas lieu, du moins pas pour le moment. Alors que la consultation des caisses locales de Bretagne et du Sud-Ouest pour quitter ou non le Crédit Mutuel se poursuit, le « collectif de salariés » organisateur de ce mouvement a diffusé un email pour annoncer que le rassemblement prévu ce 5 avril était annulé. Motif évoqué : « Les autorités responsables de la sécurité et de la circulation nous ont contactés pour nous demander de reporter notre rassemblement, compte tenu de la situation très critique des transports en Ile-de-France et sur les rails la semaine prochaine et particulièrement jeudi », selon ce document, repris dans la presse bretonne (Ouest-France et Le Télégramme).

Si ce courrier évoque un report, il renvoie la manifestation à une « date ultérieure », sans plus de précision. Selon ce même document, « plus de 6 000 » manifestants étaient annoncés pour cette manifestation qui devait relier la place de la Bastille à Bercy, l’objectif étant de faire pression sur le ministère de l’Economie et des Finances pour faciliter l’indépendance d’Arkéa vis-à-vis du Crédit Mutuel. Cette manifestation avait toutefois été fortement critiquée, de part les pressions qu’auraient reçues certains salariés pour y participer, et de part de soutien assumé de la direction à ce rassemblement. La journée de rassemblement devait en effet être comptabilisée comme une journée de travail pour les salariés manifestants.

La BCE met la pression

Cette annonce survient quelques jours après la publication par Mediapart d’un nouveau courrier de la BCE adressé à la direction d’Arkéa. Dans ce courrier daté du 22 mars, soit un jour avant le coup d’envoi de la consultation des caisses locales, la Banque centrale européenne insiste sur la nécessité d’expliciter les conséquences « juridiques, prudentielles, financières et opérationnelles » aux administrateurs votants. En réponse à cette lettre, le président du groupe Jean-Pierre Denis a souligné une nouvelle fois que la solution juridique choisie ne serait soumise au vote qu’à l’automne prochain, à l’occasion d’un deuxième scrutin.

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