Salaires, bénéfices d’activité, prestations sociales, ou produits du patrimoine ? Quelle catégorie de revenus a le plus d’impact sur l’évolution du pouvoir d’achat des Français ? La réponse de l’Insee.

Encéphalogramme plat. Tel est l’apport des revenus du patrimoine au pouvoir d’achat des Français depuis plus de 5 ans. Selon les estimations de l’Insee, il faut ainsi remonter à 2011 pour trouver trace d’une année où les revenus de l’immobilier et de l’épargne ont permis de gagner en pouvoir d’achat. Dans l’édition 2018 de ses tableaux de l’économie française, l’Insee dresse ainsi une comparaison des contributions à l’évolution du pouvoir d’achat des ménages, par catégorie de revenus et en optant pour une approche globale de la population.

Contribution pouvoir d'achat, catégorie de revenus, Insee

Comment lire ce graphique ? En 2012, l’inflation (catégorie prix) et l’évolution des impôts ont rogné le pouvoir d’achat des ménages français, la progression des salaires et prestations sociales n’ayant pas compensé ces évolutions. A contrario, en 2016, l’Insee relève une hausse assez nette du pouvoir d’achat, principalement grâce à l’augmentation des revenus d’activité et des prestations sociales. En revanche, de 2012 à 2016, les revenus du patrimoine ont un apport « neutre ».

L’Insee ne livre pas d’analyse précise de ces statistiques, mais fournit une explication à la stabilité globale des revenus du patrimoine : « Les loyers reçus par les ménages progressent au même rythme [en 2016] qu’en 2015 (+2,1%, après +2,2%), tandis que les revenus nets de la propriété chutent (–3,2%). Cette baisse tient essentiellement à la forte diminution, pour la 3e année consécutive, des revenus tirés de leurs placements en assurance-vie. » L’Insee ajoute que la baisse des taux d’intérêt pèse aussi logiquement sur le faible gain de pouvoir d’achat engendré par la détention de patrimoine.