La Banque de France va verser cinq milliards d'euros à l'Etat pour 2017, continuant à faire gonfler ses revenus dans le cadre de la politique très interventionniste maintenue l'an dernier par la Banque centrale européenne malgré un début d'infléchissement.

L'an dernier, la banque centrale française a vu son bénéfice net baisser de plus de 5% à 3,3 milliards d'euros. Mais c'est surtout la conséquence de la surtaxe exceptionnelle sur les grandes sociétés décrétées à l'automne dans l'urgence par le gouvernement : la Banque de France (BdF) n'y échappe pas car, contrairement par exemple à son homologue allemande, elle paye l'impôt sur les sociétés.

De façon plus représentative, puisque la BdF donne de toute façon l'essentiel de ses résultats à l'Etat sous forme d'impôts ou de dividende, le bénéfice avant impôts de l'institution a progressé de plus de 8% à six milliards d'euros, sur lesquels la banque centrale va verser cinq milliards à l'Etat, soit 500 millions de plus qu'en 2016.

Hausse des revenus grâce aux rachats d'actifs de la BCE

Cette progression vient d'une hausse continue des revenus de la BdF : ils s'établissent l'an dernier à 8,2 milliards, contre 7,8 milliards en 2016, conséquence directe de la politique de rachats d'actifs imprimée par la Banque centrale européenne (BCE). A la suite de cette politique monétaire, décrétée en 2015 par l'institution de Francfort pour soutenir l'économie et relancer l'inflation, le bilan de la banque centrale française a encore bondi d'un quart l'an dernier pour dépasser les 1.000 milliards d'euros.

Certes la BCE a décidé l'an dernier de réduire la voilure de ces rachats d'actifs, mais l'ensemble des banques centrales de la zone euro en rachètent encore 30 milliards d'euros par mois. « Comme ça reste (...) positif, la taille de notre bilan continue d'augmenter », a souligné le gouverneur de la BdF, François Villeroy de Galhau, lors d'une conférence de presse, évoquant une « assez grande continuité » des résultats par rapport aux années précédente.

Baisse des effectifs

Cette continuité touche aussi aux dépenses de fonctionnement de la banque centrale : celle-ci, engagée, dans un plan stratégique à horizon 2020, les a fait reculer de quelque 2%, comme l'année précédente. Ils s'établissent à un peu plus d'un milliard d'euros. Leur recul s'explique en particulier par la baisse des effectifs : ils ont diminué d'environ 5% l'an dernier, après une baisse semblable l'année précédente, pour revenir à 11.021 agents fin 2017.