La Banque centrale européenne a maintenu jeudi ses taux directeurs au plus bas et confirmé son vaste programme de rachats de dette au moins jusqu'en septembre, renonçant toutefois à le renforcer en cas de choc économique.

Le principal taux de refinancement a été maintenu jeudi à zéro tandis que les banques vont continuer à payer auprès de la BCE un intérêt négatif de 0,40% pour les liquidités dont elles n'ont pas l'utilité immédiate.

La BCE va par ailleurs poursuivre ses rachats nets de dette publique et privée, baptisés « QE », à un rythme de 30 milliards d'euros mensuels jusqu'en septembre, voire au-delà si nécessaire.

Le Conseil des gouverneurs présidé par Mario Draghi a cependant supprimé de son communiqué la phrase, répétée à chaque réunion depuis décembre 2016, prévoyant « d'accroître » si nécessaire « le volume » de ce programme, déjà lourd de près de 2.400 milliards d'euros depuis son lancement en mars 2015.

Changement de communication

Par ce net changement de communication, la BCE amorce une décrue irréversible du « QE », passé en avril 2016 de 80 à 60 milliards d'euros mensuels, avant de tomber à 30 milliards d'euros par mois depuis janvier. C'est un « premier pas prudent vers une normalisation progressive de la politique monétaire », qui « explique la hausse immédiate de l'euro », a commenté Jennifer McKeown, de Capital Economics.

Durant la conférence de presse suivant la réunion de politique monétaire du jour, à partir de 14h30, Mario Draghi dévoilera les dernières projections macro-économiques pour la zone euro à l'horizon 2020. A cet horizon de temps, la BCE prévoyait en décembre dernier une inflation d'1,7%, soit un score pas encore conforme à l'objectif de l'institution gardienne de l'euro, qui est « proche mais inférieur à 2%. »