Les Français sont de plus en plus en nombreux à vouloir une tarification bancaire mieux connectée à la réalité de leurs besoins. Rares, toutefois, sont les produits et services pour lesquels ils sont prêts à mettre la main au portefeuille.

Les Français sont las des frais bancaires ! C’est sans surprise un des enseignements de l’étude annuelle sur les comportements bancaires en France publiée par le cabinet Bain & Company (1). Cette lassitude concerne notamment la manière dont ces frais leur sont facturés. 55% d’entre eux seraient ainsi prêts à utiliser des modèles alternatifs au traditionnel forfait standard mensuel. Parmi eux, 43% testeraient bien un modèle freemium, courant dans l’économie numérique : une offre de base gratuite en libre accès, à laquelle s’ajoute des services premium payants. Le forfait mensuel personnalisable en fonction des besoins convainc lui 42% des sondés, la tarification à l’usage seulement 16%.

OK pour payer la carte, mais pas le conseil

Mais quels sont les services qui ont une véritable valeur ajoutée aux yeux des Français ? Ils sont rares. Malgré la multiplication des offres gratuites, un petit tiers d’entre eux (31%) trouvent légitime la facturation de la carte bancaire. Même chose pour les virements internationaux (28%). Ils sont plus rares à accepter de mettre la main au portefeuille pour accéder à leur compte en ligne (9%), pour obtenir un chéquier (12%), détenir un compte courant (14%), faire des virements nationaux (13%) ou accéder à des produits d’épargne (12%).

Le constat est le même du côté des services perçus par la profession comme ayant une valeur ajoutée. Le conseil notamment : seuls 10% des sondés paieraient pour en obtenir sur l’épargne, 11% sur la préparation de la retraite, 12% sur un crédit immobilier, 13% sur un crédit à la consommation. Le constat est à peine plus favorable pour les services innovants. Seules 16% des personnes interrogées estiment légitime de payer pour un agrégateur de services financiers, 14% pour un service d’épargne automatique et 12% pour un porte-monnaie. A l’heure du numérique, les banques vont sans doute devoir se creuser la tête pour trouver les moyens de faire payer leurs clients.

Des frais bancaires perçus en hausse

Près de 50% des Français ont noté une hausse de leurs frais bancaires sur les 3 dernières années. Et ce n’est pas à leur goût : dans ce cas de figure, 63% des sondés se disent prêts à changer de banque. Malgré l’arrivée de nouveaux concurrents pour les banques traditionnelles, les association de consommateurs continuent de pointer chaque année des hausses tarifaires, notamment pour les « petits consommateurs » de services bancaires. UFC-Que Choisir estime ainsi à 9%, soit 3 fois l’inflation, la hausse moyenne du prix des services et produits bancaires depuis 2013.

A consulter : le classement cBanque des banques les moins chères

(1) « Etude sur les comportements bancaires en France », présentée le 12 février 2018, basée sur trois sondages complémentaires réalisés en novembre et décembre 2017 : loyauté client (11 000 clients représentatifs de la population bancarisée), comportement bancaires (2 000 clients), mécanismes de l’attrition (2 000 clients).