En dépit d'une bonne conjoncture en zone euro, le retour durable de l'inflation est encore fondamentalement dépendant d'un ample soutien monétaire par la Banque centrale européenne, a déclaré lundi son président Mario Draghi.

« L'évolution de l'inflation reste fondamentalement conditionnée à un large stimulus monétaire fourni par l'ensemble de nos mesures de politique monétaire », a déclaré le banquier central lors d'une audition au Parlement européen, à Bruxelles. Ces mesures comportent depuis 2015 des achats d'actifs publics et privés sur le marché secondaire, à ce jour pour plus de 2 300 milliards d'euros, le réinvestissement des obligations parvenant à échéance pour maintenir la taille de leur stock dans les banques centrales de l'Eurosystème, enfin l'intention affichée de garder les taux d'intérêt au plus bas encore un bon moment.

Objectif : une inflation « proche mais inférieure à 2% »

La dynamique de l'économie en zone euro a certes « renforcé notre confiance dans les perspectives d'inflation », mais il faut garder « patience » et être « persistant » en matière de politique monétaire pour que l'inflation retrouve durablement le niveau souhaité « proche mais inférieur à 2% », a ajouté Mario Draghi. Cette déclaration intervient à quelques jours de la prochaine réunion de politique monétaire de la BCE à Francfort, prévue le 8 mars, durant laquelle l'institution pourra affiner son jugement sur l'inflation et la croissance sur le moyen terme à l'aune de ses nouvelles prévisions macro-économiques.