Orange Bank a mis seulement 4 mois pour atteindre le cap des 100 000 comptes ouverts. Un démarrage sans précédent pour une banque en ligne, au prix de pertes importantes mais anticipées par l’opérateur télécom.

55 000 comptes ouverts fin 2017, 100 000 environ actuellement, soit après 4 mois d’exploitation : les chiffres dévoilés par Stéphane Richard, le PDG d’Orange, à l’occasion de la présentation des résultats 2017 de l’opérateur télécom, sont plutôt bons pour Orange Bank. A titre de comparaison, Hello Bank, lancée en juin 2013 par BNP Paribas, avait mis plus d’un an et demi pour atteindre ce cap des 100 000. L’engouement pour Orange Bank, à grands renforts de publicité, apparaît donc sans précédent pour une banque en ligne.

Il est plus relatif, en revanche, si on compare Orange Bank avec les néobanques N26 ou Revolut, avec lesquelles elle partage aussi des points communs. Ces deux enseignes, respectivement allemande et britannique, ont accentué en 2017 leurs efforts sur le marché français. Résultat : elles revendiquent chacune 200 000 comptes ouverts, à un rythme de conquête comparable à celui d’Orange Bank, mais avec des moyens publicitaires plus limités.

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Des pertes lourdes mais anticipées

Lancer une nouvelle offre bancaire coûte cher, et Orange Bank le prouve. L’enseigne bâtie sur les actifs de Groupama Banque a essuyé 93 millions d’euros de pertes en 2017. La conséquence notamment des coûts de préparation du lancement de l’offre. Rien d’exceptionnel toutefois : Orange avait anticipé une perte de l’ordre de 100 millions d’euros. Pour mémoire, Orange a prévu d’investir 500 millions d’euros au total dans sa banque en ligne. Elle espère ainsi atteindre la rentabilité en 5 ans, soit d’ici 2022, et capter 2 millions de clients en dix ans.