Les ventes de maisons individuelles pourraient baisser de « 8 à 10% » en 2018, en dépit de conditions de crédit favorables et du fait d'un moindre soutien public à l'accession en zones rurales et périurbaines, estiment jeudi des professionnels.

Cette année, « l'activité commerciale reste incertaine », affirment les Constructeurs et aménageurs de la Fédération française du Bâtiment (LCA-FFB). Si en 2017 les ventes brutes de maisons individuelles en secteur diffus (hors lotissement) ont progressé de 1% à 135 000 unités, elles devraient « nettement reculer » cette année, disent-ils. Cela est lié à la suppression d'une aide publique, l'APL accession, décidée par le gouvernement, et à la diminution d'une autre aide, le Prêt à taux zéro (PTZ) dans les villes moyennes et les zones rurales (B2 et C) qui sont les « terres d'élection de la maison individuelle neuve ».

Dans le neuf, le PTZ verra sa quotité - la part de l'achat financée à taux zéro - ramenée à 20%, contre 40% dans les zones dites « tendues », celles où la demande de logement excède largement l'offre. Or six ménages sur dix bénéficiaires de ce prêt à l'heure actuelle, résident dans des villes moyennes ou des zones rurales.

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Si le premier semestre devrait « afficher de bonnes performances, compte tenu des ventes accumulées jusqu'en octobre 2017 et du délai d'environ huit mois entre la signature d'un contrat et l'ouverture du chantier », le deuxième devrait ainsi être marqué par une « inflexion négative ».

« De plus fortes inquiétudes » pour 2019

Et « de plus fortes inquiétudes encore pèsent sur l'activité de production en 2019 », estiment constructeurs de maisons individuelles et aménageurs fonciers. C'est pourquoi ces derniers souhaitent le rétablissement de l'APL accession, qui bénéficie aux ménages modestes accédant à la propriété, dans le cadre du projet de loi logement attendu pour le mois de mars.

Ils espèrent aussi une révision du zonage des aides au logement, « en visant un découpage du territoire beaucoup plus fin qu'actuellement, afin d'être au plus près des besoins ». Enfin, constructeurs et aménageurs sont favorables à la « réécriture » du code de la construction promise par le gouvernement, qui doit faire primer une « logique du résultat » sur une « logique de moyens ».