Emmanuel Macron a prévenu mercredi à Bastia que si « des formes de fiscalité locale » pouvaient être développées en Corse, elles s'accompagneraient de « baisses de dotation parallèles », assurant qu'« il n'y a pas de finances magiques ».

« Comment souhaiter une autonomie fiscale et en même temps demander encore plus à la solidarité nationale ? Comment vouloir que la ressource fiscale soit affectée à un territoire et demander la solidarité nationale pour la dotation ? Ça n'existe pas », a déclaré le chef de l'Etat dans un long discours devant les élus corses à Bastia.

« Je ne connais pas de finances magiques. Il n'y a pas de République magique non plus », a-t-il ajouté, appelant à être « collectivement conséquents ». « Si des formes de fiscalité locale peuvent être imaginées, elles iront avec des baisses de dotation parallèles », a-t-il résumé. Si « le produit des impôts prélevés en Corse » restait en Corse, il serait impossible de « ne pas garantir la même chose aux autres régions », a expliqué Emmanuel Macron.

« Etre autonome, c'est assumer ce choix »

A propos de la demande des indépendantistes d'une refonte globale du système fiscal dans l'île, le président a annoncé qu'« une liberté pourrait être donnée de mettre en œuvre de nouvelles taxes locales dans le cadre de l'évolution institutionnelle que j'appelle de mes vœux ». « Mais là aussi, nous devons collectivement être lucides et je me dois d'être clair : plus il y aura de fiscalité transférée, moins il y aura de dotation », a-t-il insisté. « Etre autonome, c'est assumer ce choix », a-t-il poursuivi.