Le président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, a mis en garde lundi contre le bitcoin et d'autres crypto-monnaies, « actifs très risqués » qui devraient être détenus avec grande prudence, notamment par les banques.

"Les monnaies virtuelles sont sujettes à une forte volatilité. Leur prix est entièrement spéculatif ", a déclaré le gardien de l'euro devant le Parlement européen à Strasbourg. Certes, la BCE ne constate pas que les banques détiennent "des réserves significatives de cette monnaie", pour laquelle elles semblent faire encore "preuve de peu d'appétit".

Mais en voyant que certaines places boursières dans le monde cotent des actions en bitcoin, "les banques européennes se mettent à détenir des positions" dans cette monnaie virtuelle, a observé le banquier central. Aussi, du fait que les crypto-monnaies évoluent "dans un espace non réglementé", les banques qui disposent de celles-ci devaient tenir compte d'un "risque élevé", surtout au regard de leur grande volatilité.

Une valeur divisée par deux

Le MSU, la branche de surveillance bancaire de la BCE pour environ 130 banques de la zone euro, "observe les risques prudentiels potentiels qui se présentent pour les institutions qui sont placées sous sa supervision", a-t-il ajouté.

Ces propos interviennent alors que la valeur de Bitcoin - la reine des monnaies virtuelles - est passée d'un sommet de près de 20 000 dollar en décembre à moins de la moitié ces derniers jours, avec au passage de fortes fluctuations quotidiennes, invitant les régulateurs à se faire plus critiques.

Au plan politique, le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, et son homologue allemand Peter Altmaier, ont affirmé à la mi-janvier vouloir réguler le bitcoin, et annoncé que les deux pays présenteront des propositions communes en vue du G20 Finances en mars.