Si le Crédit Mutuel Arkéa n’a pas encore communiqué publiquement sur sa volonté d’indépendance, la Confédération nationale du Crédit Mutuel (CNCM) réagit déjà à ce « projet », dont elle a « pris connaissance par voie de presse ».

Mercredi, le conseil d’administration du Crédit Mutuel Arkéa devait se prononcer « sur le mandat donné aux dirigeants pour engager toutes les actions permettant à notre groupe de préserver sa liberté d'entreprendre, en obtenant le statut d'un groupe bancaire coopératif et mutualiste indépendant, distinct du reste du Crédit Mutuel », pour citer un courrier interne adressé aux cadres dirigeants du groupe chapeautant les fédérations Crédit Mutuel de Bretagne, du Sud-Ouest, du Massif Central, ainsi que de nombreuses filiales (Fortuneo, Suravenir, etc.). Selon Les Echos, le président du CM Arkéa Jean-Pierre Denis a bel et bien obtenu ce mandat, une information par la suite confirmée par La Tribune.

Hier, le CM Arkéa a tout de même communiqué sur une décision de la cour d’appel de Paris qui lui était favorable dans le conflit l’opposant de longue date à la CNCM et au puissant groupe CM11, basé à Strasbourg. Le communiqué en question soulignait en conclusion que « la séparation des deux groupes est désormais inéluctable ». Si le CM Arkéa choisit effectivement de quitter la CNCM, il ne pourra en revanche plus utiliser la marque Crédit Mutuel, avec les retombées que cela peut impliquer.

La CNCM attend « la communication officielle » d’Arkéa

Dans un communiqué diffusé ce jeudi en fin de journée, la CNCM souligne avoir « pris connaissance par voie de presse de la volonté des dirigeants du Crédit Mutuel Arkéa de mener un projet de sécession du Groupe Crédit Mutuel », et affirme attendre « la communication officielle de ce projet pour en comprendre les motivations et les modalités envisagées ».

Le CNCM, qui répète son « attachement à l’unité du Crédit Mutuel », annonce d’ores et déjà qu’une fois ce projet explicité elle « réunira ses différentes instances pour en examiner en détail les conséquences pour les clients, les sociétaires et les salariés ».

Le Crédit Mutuel Massif Central ne veut pas faire sécession

Plus tard dans la soirée, le Crédit Mutuel Massif Central (CMMC), lui-même en conflit avec le CM Arkéa depuis quelques mois, s'est désolidarisé de cette démarche : « Les élus de la fédération du Crédit Mutuel Massif Central, représentant l’ensemble des 30 caisses locales, réunis en conseil d’administration le jeudi 18 janvier 2018, ont voté à une très large majorité pour un Crédit Mutuel uni et contre le projet de sécession du Crédit Mutuel Arkéa ». Dans ce communiqué, est citée une « une présentation du projet de sécession » transmise au président de la fédération du CMMC, où il est évoqué la possibilité de « devenir une banque Arkéa (BARK) ».