L'impôt sur la fortune immobilière (IFI) n'a pas dissuadé les expatriés fortunés de revenir sur un marché immobilier de luxe hexagonal qui a bouclé une excellente année 2017 grâce au « retour de la confiance » et à des taux de crédit très bas, selon deux réseaux spécialisés.

« Le marché immobilier de prestige est en excellente santé en France », a affirmé jeudi Alexander Kraft, PDG de Sotheby's International Realty France-Monaco, en publiant un bilan de son activité. L'an dernier, ses agences ont réalisé environ 698 millions d'euros en France et à Monaco, soit un volume de ventes en hausse de près de 38% comparé à 2016, précise-t-il dans un communiqué.

Cela représente 577 ventes « haut de gamme » (entre 9 000 et 30 000 euros le m2, pour le réseau) à un prix moyen de 1,21 million d'euros sur le territoire. « Après une longue période de baisse sur le marché immobilier de prestige, les prix ont commencé à grimper encore une fois en 2017 », commente Alexander Kraft. Dans la capitale, la hausse a été de « 5% à 10% » selon la localisation et l'état des biens, sur ce marché de niche.

De son côté, le concurrent Barnes a réalisé en 2017 2,35 milliards d'euros de ventes en France, soit une augmentation de 15% comparé à l'année précédente, dont 1,55 milliard à Paris (soit 969 ventes au prix moyen de 1,6 million d'euros, en hausse de 10%). « L'activité est très bonne » dans la capitale, « depuis l'élection d'Emmanuel Macron à la présidence de la République », à la faveur de meilleures perspectives économiques et de l'obtention des jeux Olympiques de 2024, a observé jeudi le président de Barnes, Thibault de Saint Vincent, lors d'une conférence de presse. Des taux de crédit très bas et le « retour de la confiance » ont également joué.

Des expatriés qui reviennent en France

L'immobilier de luxe parisien a en outre bénéficié de « l'effet report consécutif au Brexit », estiment les réseaux Barnes et Warburg dans une étude commune sur leur clientèle très fortunée, rendue publique jeudi. Ainsi la capitale a-t-elle été « jugée plus stable que d'autres métropoles de l'Union européenne, notamment Barcelone ».

Des acheteurs français résidant dans l'Hexagone ou, « de plus en plus », des « expatriés qui retournent en France, soit de Londres à cause du Brexit, soit d'Asie et du Moyen-Orient », ont animé le marché, constate Sotheby's. « La perspective de l'impôt sur la fortune immobilière (IFI) n'a visiblement pas été un frein », constate Barnes. En dépit de la « polémique » suscitée par la mesure, Sotheby's n'a « pas vu d'impact négatif sur les transactions immobilières de prestige ».

« La stabilité économique et financière de la France a amené aussi de nombreux fonds français et européens à acheter à Paris car la ville offre encore des opportunités à des prix intéressants par rapport aux autres métropoles mondiales », poursuit-il. Mais la clientèle internationale n'a pas non plus été en reste, notamment en provenance des Etats-Unis, du Moyen-Orient ou de Chine.