La rentabilité des banques françaises va rester en 2018 sous la pression des taux d'intérêt bas et d'une concurrence accrue, bien que le secteur reste solide grâce à un modèle diversifié, a estimé jeudi l'agence de notation S&P Global Ratings.

Le secteur fait face à « un environnement qui est quelque part un peu plus apaisé » à l'issue de 2017, a estimé Nicolas Malaterre, spécialiste du secteur au sein de S&P Global Ratings, lors d'une conférence à l'occasion d'un panorama annuel par l'agence. « Il y a des poches de risques mais celles-ci sont diluées » grâce à la diversification des activités des banques françaises, a-t-il jugé. Pour autant, « il y a un certain nombre de sujets d'attention (...) qui continuent et sont bien présents », a enchaîné Nicolas Malaterre.

Comme les années précédentes, c'est le niveau très bas des taux d'intérêt qui risque avant tout de faire souffrir la rentabilité des établissements, même si commence à se profiler la perspective d'un timide début de remontée. Cet environnement complique la tâche des banques quand il s'agit de faire fructifier les dépôts de leurs clients et incite les emprunteurs à renégocier à la baisse les tarifs de leurs crédits.

Concurrence sur les crédits immobiliers

A ce titre, c'est le domaine des crédits immobiliers qui fait l'objet de l'une des concurrence les plus ardues avec des renégociations qui s'annoncent toujours soutenues. « On a une stabilisation mais cela montre bien que la concurrence reste très très forte », souligne Nicolas Malaterre. « 2018 sera probablement une année où (...) la marge va avoir tendance à se stabiliser et non pas à (revenir) où elle était auparavant. »

Sur un autre plan, S&P prend également acte de la transformation numérique du secteur avec l'arrivée de nouveaux concurrents, et notamment depuis novembre Orange Bank chez qui l'agence voit « de sérieux atouts », en premier lieu le vaste réseau de clients de l'opérateur téléphonique historique. Au niveau de la rentabilité, « les banques françaises se situent dans une bonne moyenne européenne (...) mais une moyenne que nous considérons assez médiocre », a résumé Bernard de Longevialle, autre expert chez S&P.