La députée LREM Amélie de Montchalin estime « essentiel » que le Smic « demeure en tant que salaire plancher » mais assure aussi vouloir « redonner aux salariés de la latitude pour négocier individuellement leur salaire », dans une interview à Libération publiée lundi.

« Il est essentiel que le Smic demeure, en tant que salaire plancher », et qu'il « évolue en fonction du coût de la vie », affirme la coordinatrice de La République en marche à la commission des Finances à l'Assemblée Nationale. Mais « au-delà, il faut réfléchir aux moyens de faire évoluer les salaires pour qu'ils récompensent vraiment la productivité, et de faire progresser les outils de l'actionnariat salarié », poursuit-elle. Pour l'élue de l'Essonne, il faut « redonner aux salariés de la latitude pour négocier individuellement leur salaire ».

Alors que « 11 millions de Français » sont rémunérés au niveau du Smic, « il est très bizarre de se dire que quels que soient les efforts fournis (...), ce qui, à la fin de l'année, va déterminer le montant de leur fiche de paie, c'est ce que le ministère décide », juge-t-elle. « Beaucoup d'entreprises sont corsetées par des grilles (...) Si un salarié est plus productif que la grille, il n'en tirera aucun bénéfice. S'il l'est moins, il est au chômage (...) », argue aussi la députée.

Les salariés rémunérés au Smic toucheront 20 euros de plus en janvier, puis 15 euros supplémentaires à partir d'octobre, grâce à la revalorisation mécanique du salaire minimum et à l'exonération, en deux étapes, des cotisations chômage et maladie. Le gouvernement n'a, en revanche, pas consenti de « coup de pouce » au salaire minimum.

A propos de la réforme fiscale du patrimoine

Concernant la réforme fiscale, « cela fait des années qu'on nous dit que l'ISF est un frein à l'investissement. Nous avons fait notre boulot de députés. (...) Il n'y a plus d'ISF », se réjouit Amélie de Montchalin. « Maintenant, on demande que les acteurs », et notamment « les acteurs financiers », prennent « le relais », plaide-t-elle, jugeant que la réforme « n'aura d'effet que lorsque les épargnants français pourront investir leur argent différemment ».

Les députés LREM de la commission des Finances réuniront le 22 janvier « les banquiers, les assureurs, les fonds d'investissement et les conseillers en gestion du patrimoine pour leur faire passer un message fort : chaque Français qui rentre dans leur agence doit pouvoir placer son argent d'une manière qui bénéfice beaucoup plus aux PME », précise-t-elle.