La ministre du Travail, Muriel Pénicaud qui va bénéficier de la suppression de l'ISF, a affirmé jeudi sur France Inter qu'elle allait investir cet argent « dans un fonds qui soutient l'économie sociale et solidaire ».

Répondant à une question d'un auditeur retraité qui mettait en regard les « 620 euros » qu'il allait perdre cette année du fait de la hausse de la CSG et les « 62 000 euros » d'ISF que ne va plus payer la ministre selon des informations de Libération, Muriel Pénicaud s'est expliqué : « J'ai payé 49 000 euros d'ISF l'année dernière (...), cette même somme je vais l'investir dans des entreprises à travers un fonds qui soutient l'économie sociale et solidaire, qui permet à des entreprises, à des associations, de créer des emplois », a-t-elle expliqué.

« C'est la logique de cette réforme », a-t-elle dit. « Par ailleurs, comme vous le savez j'ai bien gagné ma vie, j'utilise aussi cet argent pour autre chose, je fais du mécénat avec des jeunes artistes engagés sur le plan social en art social », a-t-elle ajouté. « Mais ça c'est mon usage privé », a-t-elle dit. Invité à dire si elle était choquée que le quotidien Libération se soit penché sur l'ISF des membres du gouvernement, ressortant qu'elle était la plus grande bénéficiaire de cette réforme, elle a répondu que non.

« Une carrière très longue dans le privé »

Sur un autre média jeudi matin, le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, a estimé que Muriel Pénicaud « a une carrière très longue dans le privé, elle a occupé des postes à responsabilité dans de très grands groupes. Elle a donc eu des revenus qui sont relatifs et qui sont corrélés à ces responsabilités ». Il a rappelé sur RMC/BFM TV la philosophie de la réforme : encourager les épargnants aisés à investir « dans l'économie française par des véhicules qui sont des produits d'épargne, qui permettent de réinvestir votre argent dans l'économie française, dans des emplois en France, dans l'appareil productif et donc dans la croissance ».

L'ISF est transformé en « impôt sur la fortune immobilière » (IFI). Cette réforme devrait entraîner un manque à gagner de près de 3,2 milliards d'euros pour l'État. En 2016, l'ISF a rapporté près de 5 milliards.