Avant l'adoption définitive dans la journée du projet de budget 2018 et la fin du « marathon budgétaire », le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin a vanté jeudi devant l'Assemblée « l'acte 1 de la transformation des moyens de l'action publique ».

Il s'agit d'un « budget de transformation au service du pouvoir d'achat de nos concitoyens et qui libère l'énergie des entreprises », a aussi plaidé le ministre (ex-LR) dans un hémicycle peu garni. Traduction de plusieurs promesses du candidat Macron, le premier projet de budget du quinquennat d'Emmanuel Macron vise à revenir sous la barre européenne des 3% de déficit, et comprend plusieurs mesures emblématiques comme la transformation de l'ISF en impôt sur la seule fortune immobilière (IFI) ou la fin, progressive, de la taxe d'habitation pour 80% des ménages.

Gérald Darmanin a mis en avant des « impôts en baisse de 10 milliards l'année prochaine », permettant de passer de « 44,7% de prélèvements obligatoires à 44,3% », soit « plus de la moitié de la promesse du président de la République dans sa campagne électorale, pour cinq ans ». Il a invité à consulter le site de simulation lancé ce jeudi par le gouvernement, pour que chacun voie « l'augmentation de pouvoir d'achat ».

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La dépense publique va représenter 54% du PIB, soit une baisse de 0,7 point, a-t-il aussi déclaré, disant « aux esprits chagrins qui pensent qu'on n'en fait pas assez » que « certes nous n'obtenons pas le 0% évoqué par le Premier ministre - nous savons que c'est très difficile- et nous ferons mieux l'année prochaine ». Avec une « augmentation de 0,6% des dépenses publiques, c'est encore un peu trop mais l'effort est très important », selon lui.

« Confiant » quant au sort du budget 2018 au Conseil constitutionnel

En outre, « le déficit également baisse significativement : de 3,4% quand je suis arrivé aux responsabilités à Bercy, à 2,9% en 2017 et l'année prochaine 2,8% », a ajouté Gérald Darmanin, disant espérer « sortir de la procédure pour déficit excessif » au niveau européen. Il s'est dit « évidemment confiant » quant à la décision du Conseil constitutionnel à venir sur le PLF, et « heureux d'avoir porté l'acte I de la transformation des moyens de l'action publique ».

Le texte a fait l'objet de « plus de 100 heures de débats en commission à l'Assemblée » et « plus de 5 700 amendements », et il y a eu « plus de 200 heures de débats budgétaires depuis l'ouverture de la session ordinaire », a rappelé Gérald Darmanin. Cette « expérience bdugétaire (...) suffit à montrer l'indispensable révision de la procédure conduisant aux votes des lois de finances », a-t-il jugé, suggérant plusieurs évolutions alors que des réflexions sont aussi en cours à la commission des Finances de l'Assemblée notamment.