Le ministère de l'Action et des comptes publics a lancé jeudi un simulateur de pouvoir d'achat pour les ménages, dans un contexte de polémique sur les prélèvements obligatoires payés par les contribuables, qui pourraient augmenter en 2018 selon l’Insee.

Le simulateur, mis en ligne sur le site de Bercy, permettra à chacun de « calculer ses gains de pouvoir d'achat », et ainsi de savoir « s'il bénéficiera des baisses de la taxe d'habitation et des cotisations sociales qui prendront effet dès 2018 », écrit le ministère dans un communiqué. Les contribuables pourront aussi calculer leurs potentiels gains de pouvoir d'achat l'an prochain, en 2019 et sur toute la durée du quinquennat. Pour effectuer cette simulation, il faut se munir du dernier montant de sa taxe d'habitation, de son revenu fiscal de référence ainsi que du nombre de parts qui compose son foyer fiscal.

Polémique face à une estimation défavorable de l'Insee

Dans sa note de conjoncture publiée mardi, l'Insee a estimé que les prélèvements obligatoires acquittés par les ménages pourraient augmenter de 4,5 milliards d'euros en 2018, en raison de la hausse de la fiscalité sur les carburants et sur les tabacs. Ce chiffre, abondamment commenté mercredi, a obligé le gouvernement à apporter des précisions : « Ce chiffre ne prend en compte ni les mesures de suppressions ou de baisses de cotisations sociales pour les salariés du privé ou indépendants, ni la compensation de la hausse de la CSG pour les agents publics, ni l'évolution des prélèvements obligatoires sur l'année, ni l'évolution de la consommation », a assuré Bercy dans un communiqué.

Mercredi, de façon inhabituelle, l'Insee a diffusé un communiqué de « précisions » suite à sa note de conjoncture. L'institut y reconnaît que « le passage concerné pouvait prêter à ambiguïté », et a minimisé les 4,5 milliards.

Baisse des cotisations sociales

Pour rappel, le gouvernement a décidé de supprimer progressivement la taxe d'habitation pour 80% des ménages, avec une première baisse de 30% prévue en 2018 dans le projet de loi de finances. A cela s'ajoute une baisse des cotisations sociales. Selon le ministère, avec ces mesures, « dès l'année prochaine, plus de six ménages sur dix bénéficieront de gains de pouvoir d'achat, qui s'élèveront à 864 euros en moyenne d'ici la fin du quinquennat ».

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