Le Haut Conseil de stabilité financière a constaté un « assouplissement progressif des conditions d’octroi » de crédits immobiliers ces derniers mois. Les banques se montrent plus souples sur les montants prêtés au regard des revenus des emprunteurs.

« La croissance de l’encours de crédit immobilier, hors rachats et renégociations, a connu une hausse sensible depuis 2016 », note le HCSF dans le compte-rendu de sa dernière réunion trimestrielle, qui s’est tenue vendredi. « Le HCSF confirme également un assouplissement progressif des conditions d’octroi depuis plusieurs trimestres. »

Présidé par le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, le HCSF réunit plusieurs observateurs et acteurs de la sphère financière, dont le président de la Banque de France et celui de l’AMF. Garante de la stabilité financière du pays, le HCSF appelle ainsi les banques à la « vigilance » concernant « la rentabilité de la production nouvelle de crédits immobiliers ».

Dans un rapport publié en parallèle, le HCSF développe en effet cet assouplissement des critères d’octroi de crédit. La « dégradation » de ces critères se traduit notamment par la hausse du montant des prêts immobiliers, à 158 900 euros en moyenne en 2016 selon ce même rapport. Certes, cette augmentation s’explique par la hausse des prix, par l’allongement des durées d’emprunt, mais aussi par « une forte augmentation du montant de prêt rapporté au revenu annuel depuis début 2014 ».

Le taux d’endettement des emprunteurs proche de 30%

Plus concrètement, les banques acceptent plus facilement de flirter avec la règle tacite du taux d’endettement, qui veut que la charge de remboursement des emprunteurs ne dépasse pas 33% des revenus. Si le HCSF souligne ce point, les statistiques sur le sujet n’ont toutefois rien d’alarmant : le « taux d’effort financier moyen à l’octroi » est passé de 29,4% à 29,6% en un an. Toutefois, « sur les premiers mois de 2017, la part de la production dont le taux d’effort est supérieur à 35% se redresse », précise le HCSF, avant de compléter : « Les segments des acquéreurs déjà propriétaires et de l’investissement locatif contribuent le plus fortement à la hausse de la part des emprunteurs dont le taux d’effort est supérieur à 35%. »

En parallèle, ce Haut conseil note que « la hausse du montant du crédit s’est en effet accompagnée d’une baisse de l’apport personnel des emprunteurs ».