La présidente du FN, Marine Le Pen, a lancé jeudi un « emprunt patriotique » après que plusieurs comptes bancaires du parti et son compte personnel ont été fermés par plusieurs établissements, signe selon elle d'une « persécution ».

« Vous pouvez nous apporter une aide indispensable en participant, vous aussi, à un emprunt patriotique », incite Marine Le Pen dans une vidéo postée sur Twitter. « En prêtant au Front national, vous obtiendrez 3% d'intérêts : une rémunération exceptionnelle pour un placement sans risque », promet-elle, en vantant « un témoignage de votre attachement à la France à son identité ».

L'ancienne candidate à la présidentielle, battue le 7 mai par Emmanuel Macron, avait annoncé en novembre que la Société Générale avait fermé les comptes du parti, ainsi que ceux de plusieurs fédérations départementales frontistes, tandis que la HSBC avait clôt quelques semaines plus tard son compte personnel. La Société Générale s'était retranchée derrière le « secret bancaire », mais a assuré que cette décision ne répondait qu'à des considérations bancaires et n'avait rien de politique.

La Banque de France avait pour sa part considéré fin novembre que les clôtures de comptes du Front national par la SG « ne paraissent pas traduire un dysfonctionnement des banques au regard de leurs obligations réglementaires, et ne laissent pas supposer de discrimination », sans se prononcer sur le litige avec HSBC. Le Front national et Mme Le Pen ont toutefois annoncé un dépôt de plainte pour « discrimination », en dénonçant une « fatwa bancaire ».

Procédure de droit au compte

Faute d'avoir trouvé une autre banque, le FN avait en outre déjà saisi la Banque de France, qui avait enjoint le Crédit du Nord, lui-même filiale de Société Générale, d'ouvrir un compte. Mais la banque nordiste refuse au parti de disposer de chéquier, les sorties ne pouvant se faire que par virement, et qu'elle empêche que les dons puissent se faire par carte bancaire via le site internet du parti, « des services bancaires (pourtant) nécessaires au fonctionnement » du FN, selon sa présidente.

« Aucun litige commercial, aucun problème financier, rien ne vient justifier ce bannissement soudain, si ce n'est sans doute notre combat politique », considère la présidente du parti d'extrême droite dans sa vidéo. « Le système s'imagine qu'en nous privant de moyens financiers, il ralentira notre progression et qu'il vous fera définitivement taire », estime-t-elle. « En cherchant à obtenir la mise à mort financière du Front national, on cherche à obtenir sa mise à mort politique. »