Bruno Le Maire a annoncé vouloir mieux flécher l’épargne du Livret de développement durable et solidaire, ou LDDS, vers les projets contribuant à la transition énergétique. Sans livrer d’objectif chiffré.

« L’épargne réglementée, qui est l’épargne populaire par excellence, doit porter cet engagement pour le climat », a déclaré hier le ministre de l’Economie et des Finances en clôture du Climate Finance Day, événement précédent le One Planet Summit qui se déroule ce mardi à Paris. « Nous avons déjà, en France, un produit dédié : le Livret de développement durable et solidaire (LDDS). Grâce à lui, et même si peu d’épargnants le savent, près de 10 milliards d’euros de prêts ont été dédiés à la transition énergétique ces quatre dernières années. Mais c’est trop peu, alors que la collecte du LDDS dépasse les 100 milliards d’euros. »

A ce jour, l’argent déposé sur l’ex-Codevi est globalement fléché de la même manière que le Livret A. La majorité de l’encours, 60% environ, est centralisé auprès du fonds d’épargne de la Caisse des dépôts. Les encours ainsi centralisés, qu’ils proviennent du Livret A, du LDDS ou du LEP, sont principalement utilisés pour financer le logement social et la politique de la ville.

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Les encours non centralisés du LDDS et du Livret A, les 40% restants, sont gérés directement par les banques. Elles doivent toutefois les affecter « au financement des besoins de trésorerie et d’investissement » des PME, ou au « financement de travaux d'économies d'énergie dans les bâtiments anciens ».

« Chaque euro » devra être « associé » à un projet vert

C’est donc une partie des encours non-centralisés et gérés par les banques du LDDS qui permet à ce jour de financer les projets dédiés à la transition énergétique évoqués par Bruno Le Maire. Mais le ministre compte aussi agir sur la part centralisée auprès de la Caisse des dépôts : « Désormais, chaque euro placé dans un LDDS centralisé à la Caisse des dépôts sera associé à un projet contribuant effectivement à la transition énergétique ou à la réduction de l’empreinte climatique de notre modèle économique », a-t-il déclaré, sans livrer plus de précisions sur les modalités de ce fléchage de l’épargne.

Dans un communiqué diffusé mercredi, la Caisse des dépôts a confirmé l'orientation réclamée par Bercy, là encore sans livrer d'éléments concrets sur ce fléchage : « Afin de développer de nouveaux produits d’épargne grand public pour le climat, la collecte du LDDS servira à octroyer des prêts pour financer des projets des projets ayant un impact climatique favorable. »

Pour rappel, la loi Sapin 2, publiée en décembre 2016, visait déjà à mieux orienter les encours de ce livret d'épargne réglementée. Cette loi a transformé le LDD en LDDS, mais le « S » reste pour l’heure purement théorique, car le décret encadrant le fléchage « solidaire » de cette épargne se fait toujours attendre.

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