La France met en place de nouvelles initiatives « pour soutenir et développer » la finance verte, a annoncé lundi le ministre de l'Economie Bruno Le Maire. Pour les particuliers, cela passe par un meilleur fléchage des encours du LDDS et par de nouveaux supports d'assurance-vie.

« Le changement climatique est un risque financier majeur. Il expose les banques, il expose les assurances, il expose tous les acteurs financiers à des aléas financiers très significatifs » et « il est indispensable que nous fassions la transparence », a plaidé le ministre, qui concluait à Paris le Climate Finance day, une conférence rassemblant les principaux bailleurs de fonds mondiaux.

Le gouvernement a ainsi mis en place une « charte des investisseurs publics français en faveur du climat », qui impose aux acteurs concernés (Caisse des dépôts, Bpifrance, portefeuille des participations de l'Etat, fond de réserve des retraites, etc.) d'intégrer désormais dans leur politique d'investissement « des critères d'impact climatique », a détaillé Bruno Le Maire. Ces acteurs publics, qui représentent près de 600 milliards d'euros d'encours investis, devront aussi « inciter » les entreprises qu'ils financent à « améliorer » leur politique vis-à-vis du climat.

Mobiliser l'épargne en faveur du climat

Le gouvernement veut également permettre aux Français de mobiliser leur épargne en faveur du climat. Pour ce faire, « tous les contrats d'assurance-vie pourront désormais bénéficier d'un support en unités de compte labellisé climat » a annoncé Bruno Le Maire. Dans la même logique, la Caisse des dépôts devra également s'assurer que les sommes placées dans le livret de développement durable et solidaire (LDDS, plus de 100 milliards d'euros) sont bien utilisées en faveur du climat.

Avec une émission de dette verte de 7 milliards d'euros début 2017, la France a été le premier Etat à émettre une obligation verte de cette taille et pour « donner des preuves » que les financements qui en découlent sont vraiment verts, le gouvernement a installé ce lundi un conseil d'évaluation qui, là encore, vérifiera la direction des fonds investis, a annoncé Bruno Le Maire. Par ailleurs, « l'Etat vient de réémettre cette obligation jeudi dernier pour un montant d'encours qui atteint désormais près de 10 milliards d'euros », et la France poursuivra cette opération l'année prochaine, a-t-il indiqué. « Face à des acteurs financiers qui trop souvent sont de courte vue, la transparence doit permettre de remettre de la perspective », a défendu Bruno Le Maire.

Au niveau européen, la France souhaite que l'Union européenne fasse siennes les recommandations d'un groupe de travail du G20, mené par l'ancien maire de New York Michael Bloomberg et le gouverneur de la Banque d'Angleterre Mark Carney sur la transparence des entreprises face au risque climatique. « Je souhaite que ces standards de reporting climatique et d'identification des actifs verts soient développés au niveau européen », a dit le ministre.