En fiscalisant les intérêts du Plan épargne logement dès la première année de détention, le gouvernement tue un « bon produit » : tel est le raisonnement de la Fédération bancaire française (FBF), qui réclame un produit de remplacement.

Mardi, la directrice générale de la FBF, Marie-Anne Barbat-Layani, a participé aux « rencontres de l’épargne » organisées par l’AFG, association française de la gestion financière. Parmi les thèmes débattus : le fléchage de l’épargne, la transformation de l’ISF en IFI, le prélèvement forfaitaire unique (PFU), ou « flat tax », etc.

« Marie-Anne Barbat-Layani a salué la réforme fiscale votée à l’occasion du Projet de loi de finance 2018 », souligne la FBF dans les actualités publiées sur son site. Avant d’ajouter : « Elle a également indiqué que la création d’un produit d’épargne longue au bilan des banques, permettrait de maintenir les financements longs à l’économie que le secteur bancaire apporte déjà de manière constante et croissante. »

« Un produit de remplacement »

Son raisonnement ? L’entrée en vigueur du PFU en 2018, et le choix de soumettre les intérêts des PEL à cette flat tax dès leur première année de détention revient à « tuer » le Plan épargne logement, selon Marie-Anne Barbat-Layani, dont les propos ont été relayé par Les Echos. « Il nous semble particulièrement important de trouver un produit de remplacement », a-t-elle poursuivi. Si la directrice générale de la FBF a qualifié le PEL de « bon produit », les banques ont toutefois adopté des positions paradoxales ces dernières années concernant ce produit : présenté comme une « anomalie » lorsque sa rémunération était de 2,50% ou 2%, mais fortement mis en avant en agence auprès des clients.

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Pas sûr que la majorité présidentielle ne suive la réclamation de la FBF. Présente lors de ces mêmes « rencontres de l’épargne », la députée Amélie de Montchalin, leader LREM au sein de la commission des finances, a tweeté : « Pensons paniers d’actifs plutôt que produits règlementés ». Les députés LREM de la commission des finances recevront le 22 janvier prochain les représentants des banques, conseillers financiers et autres assureurs pour discuter des moyens de flécher l’épargne vers les entreprises.

Mise à jour : l'une des 17 propositions de la FBF au gouvernement

Mercredi 20 décembre, la Fédération bancaire française (FBF) a présenté 17 « propositions » en vue du Plan d'action pour la croissance et la transformation des entreprises (Pacte) préparé par le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire. La première de ces 17 propositions : « créer un nouveau produit bancaire d'épargne longue » : « La création d’un produit long d’épargne réglementé et défiscalisé pour les particuliers s’impose comme une nécessité afin de garantir l’existence d’une ressource longue de financement s’investissant dans les entreprises, mobilisable même en cas de crise. » La FBF appelle ainsi de ses vœux un « produit d'appel et de masse ».

Relancer PEA, PEA-PME et épargne salariale

Marie-Anne Barbat-Layani a aussi demandé le « renforcement de produits déjà existants comme par exemple le PEA, le PEA-PME ou l'épargne salariale ». La députée Amélie de Montchalin n’a pas écarté la possibilité d’un « ajustement » de la fiscalité, mais uniquement dans un second temps. Elle souhaite en priorité inciter les banques et autres conseillers financiers à faire œuvre de pédagogie auprès de leurs clients, en développant une approche plus globale et à long terme de leur épargne.