Plus de huit Français sur dix (84%) sont favorables à une harmonisation des régimes de retraite, mais seulement 40% se prononcent pour un régime unique, selon une étude du ministère des Solidarités rendue publique mercredi.

Quelque 3.000 personnes ont été interrogées d'octobre à décembre sur le système de retraite actuel et la multiplicité de régimes existant selon les statuts professionnels, dans le cadre du baromètre 2016 de la Drees (service de statistiques du ministère). Parmi elles, 39% estiment « qu'il ne devrait y avoir qu'un seul régime de retraite avec des caractéristiques identiques pour tous ».

Sans aller si loin, un peu moins de la moitié (45%) se prononce pour « un socle commun de retraite (...) gardant certaines différences selon le statut professionnel ». Seules 16% des personnes interrogées préfèrent ainsi « des régimes différents pour tenir compte des différences de statut professionnel ». Ces résultats pourraient « traduire à la fois une volonté de renforcer l'équité entre les différents régimes, et une envie de simplification et de plus grande lisibilité », selon la Drees.

Dans le détail, les opinions divergent selon les statuts : « les inactifs, notamment les retraités, préconisent le régime unique pour 44% d'entre eux, contre 35% des actifs ». Chez ces derniers, le régime unique est davantage plébiscité par les ouvriers (49%) que par les cadres et professions libérales ou professions intermédiaires (24% dans les deux cas).

Le Public moins favorable

Les salariés du public, sans surprise moins favorables au régime unique (26%) que les salariés du privé (36%), se positionnent pour 57% d'entre eux pour un socle commun avec des différences selon le statut. Autre enseignement, si l'ensemble des sondés « restent très majoritairement attachés à un système de retraite essentiellement public » (9 sur 10 en 2015), un peu moins de la moitié estime qu'il faudrait à l'avenir ajouter « un complément d'assurance ou d'épargne individuelle » à l'actuel système par répartition. Enfin, près de 90% trouvent « normal qu'un personne ayant commencé à travailler plus jeune puisse partir à la retraite plus tôt ».

Les Français sont en revanche bien plus divisés concernant « la prise en compte des différences d'espérance de vie » : en 2015, la moitié ne souhaitait pas que « les cadres cotisent plus longtemps que les ouvriers afin de tenir compte des différences d'espérance de vie entre ces catégories ». Le gouvernement planche sur une vaste réforme des retraites visant un système universel.