Les crypto-devises comme le Bitcoin pourraient poser une menace pour la stabilité financière lorsqu'elles seront davantage utilisées, a estimé jeudi Randall Quarles, un des gouverneurs de la Banque centrale américaine (Fed).

Randall Quarles a récemment pris ses fonctions au sein de la Fed en tant que vice-président chargé de la supervision financière et ses remarques interviennent alors que le Bitcoin vient de battre record sur record pour dépasser les 11 000 dollars mercredi. Il se stabilisait jeudi en-dessous de 10 000 dollars.

Randall Quarles a rappelé qu'en période de tensions financières, la demande de liquidités de la part des acteurs financiers augmentait fortement et que le comportement des devises numériques dans de telles circonstances était encore une inconnue.

« La devise, soit l'actif qui sert de base à ces systèmes (monétaires), n'est pas garantie par d'autres actifs sûrs, n'a pas de valeur intrinsèque, n'est pas émise par une institution bancaire régulée et, dans le cas d'espèce, n'est la responsabilité d'aucune institution financière », a souligné Randall Quarles dans un discours à Washington.

Des problèmes « si l'utilisation se généralise »

« Si ces devises numériques ne posent pas de menace majeure à leurs niveaux actuels, des problèmes plus généraux de stabilité financière pourraient se poser si leur utilisation se généralise », a-t-il ajouté. Si ces devises ne pouvaient pas être échangées contre du dollar ou une autre monnaie de référence à un taux stable lors d'une période de crise, « cela poserait de gros défis au système », a-t-il estimé.

Plusieurs places boursières envisagent de créer prochainement des plate-formes d'échanges d'instruments financiers à terme (produits dérivés) basés sur le Bitcoin. Selon le Wall Street Journal, la dernière à l'envisager est la Bourse électronique américaine Nasdaq. Mais sa présidente, Adena Friedman, a indiqué jeudi à la chaîne de télévision financière CNBC qu'aucune décision définitive allant dans ce sens n'avait encore été prise. « Nous n'avons encore rien annoncé », a-t-elle rappelé. « Je dirai seulement que nous avons un dialogue actif avec de nombreux clients et des partenaires sur ce qu'il sera possible de faire dans la durée », a-t-elle indiqué.

Face à ces fluctuations de cours, la Maison Blanche a indiqué que le conseiller du président pour la Sécurité du territoire (Homeland Security) Tom Bossert surveillait la situation et avait évoqué le sujet lors d'une réunion cette semaine. « Je sais que c'est quelque chose qu'il surveille », a affirmé jeudi Sarah Sanders, la porte-parole de la Maison Blanche.