L'assurance-vie est loin de rapporter la même chose d'un contrat à l'autre, avec des rendements dans l'ensemble peu élevés de la part des banques par rapport aux autres acteurs, selon un comparatif publié mardi par l'association de consommateurs CLCV.

« L'assurance-vie n'est pas une notion si bien maîtrisée par les consommateurs et (...) la pratique des professionnels manque de clarté », regrette CLCV, soulignant que certains clients mettent ce placement sur le même plan que le Livret A, produit d'épargne le plus répandu en France. Parallèlement à une enquête d'opinion sur l'assurance-vie, l'association a adressé un millier de questionnaires - un par type de contrat -, aux professionnels, parmi lesquels des assureurs traditonnels comme Generali, des mutuelles comme la MACSF et des banques comme BNP Paribas, via sa filiale Cardif. Pour CLCV, dont c'est la première étude de ce type et qui regrette que plus de la moitié des professionnels n'aient pas répondu, le constat est clair : la dernière catégorie est moins performante.

« Sur la performance servie aux clients, un premier constat s'impose : la différence (...) entre les assurances-vie commercialisées par les banques et celles proposées par les assurances ou les mutuelles - sur 8 ans, 22,62% contre 27,96% », souligne-t-elle. Ces chiffres s'entendent nets des frais prélevés par les organismes. « Dans le classement de tête, nous retrouvons notamment des contrats distribués par des courtiers et des associations alors qu'en fin de tableau, les banques sont plus présentes », ajoute l'association, qui précise ne pas s'être circonscrite aux contrats actuellement commercialisés et prendre en compte ceux fermés aux nouvelles souscriptions.

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Unités de compte : « Le client perd sa garantie en capital »

Sur ce plan, CLCV note la tendance des professionnels à diriger leurs clients vers des contrats à frais de souscription moindres mais à frais de gestion plus importants : cela coûte par exemple moins cher d'effectuer un versement, mais le montant prélevé chaque année est plus élevé.

L'association prend au passage sa part dans le débat sur l'articulation entre fonds en euros et en unités de compte. Les premiers offrent une sécurité aux clients en garantissant leur capital, mais le bas niveaux des taux les rendent de plus en plus coûteux pour les professionnels, qui réorientent largement leurs clients vers les seconds. « L'argument présenté est celui d'un surcroît de rentabilité mais c'est oublier les inconvénients de cet actif », prévient CLCV. « Le client perd sa garantie en capital, il paie plus de frais de gestion. »

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