La suppression complète de la taxe d'habitation n'est « vraiment pas un sujet prioritaire », a déclaré jeudi le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, alors qu'Emmanuel Macron doit s'adresser dans l'après-midi aux maires de France réunis en congrès.

« Bercy et Bruno Le Maire l'ont évoqué. Dès lors qu'on dit que c'est un impôt imbécile, parce qu'il est injuste d'un territoire à l'autre, qu'il ne prend pas en compte en réalité la capacité financière de chacun... On a décidé de faire porter un effort massif, 80%, mais si on dit que c'est imbécile, il ne faut pas exclure, à terme, la possibilité de le supprimer », a déclaré Christophe Castaner sur RMC et BFMTV.

Mais « ça n'est pas prévu aujourd'hui, il n'est pas prévu de le faire ». « Ce n'est vraiment pas un sujet prioritaire », « la priorité, c'est de redonner du pouvoir d'achat aux classes moyennes », a ajouté le porte-parole du gouvernement.

Macron attendu par les maires

Le chef de l'Etat est attendu jeudi devant le congrès de l'AMF, après Edouard Philippe mardi. De nombreux élus locaux s'inquiètent de l'exonération de la taxe d'habitation pour 80% des contribuables, une des promesses phare du candidat Emmanuel Macron lors de la présidentielle, qui doit être intégralement compensée par l'Etat.

Le président de l'Association des maires de France, François Baroin, a notamment estimé qu'il fallait « conserver le lien entre l'habitant et l'usager du service public » et « imaginer un impôt à assiette large et à taux faible qui permette d'avoir une ressource propre, qui compense la taxe d'habitation ».

Pour le président (LR) du Sénat, Gérard Larcher, la suppression de la taxe d'habitation pour 80% des ménages proposée par le gouvernement affaiblit « le pouvoir fiscal des communes et menace la pérennité de leurs ressources ».