La néobanque Revolut, plus de 150 000 clients en France, a déposé une demande de licence bancaire européenne, qu’elle espère décrocher au 1er semestre 2018. Prélude à un développement de son offre.

La licence bancaire européenne est-elle un passage obligé pour les néobanques ? En tout cas, après l’Allemande N26 ou la Britannique Monzo, notamment, c’est au tour de Revolut d’annoncer qu’elle a déposé une demande d’agrément bancaire, qu’elle espère voir aboutir au cours du 1er semestre 2018. En amont de cette demande, elle a pris conseil auprès de la Banque de Lituanie, dont « l’approche consultative en termes de réglementation, ainsi que [les] infrastructures constituent un environnement idéal pour soutenir les entreprises à forte croissance », explique un communiqué.

Le produit phare de Revolut est un compte de paiement accompagné d’une carte MasterCard, permettant notamment d’effectuer des opérations de change à moindre coût. Elle revendique 950 000 clients en Europe, dont 150 000 environ en France, où elle ne s’est pourtant lancée officiellement qu’en octobre 2017. « Nous développons une plateforme financière globale, centrée sur le mobile, afin de répondre aux besoins de nos clients internationaux, ancrés dans le 21e siècle », résume Nikolay Storonsky, son fondateur et PDG, dans un communiqué.

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La perspective du Brexit

« Nous avons retardé notre demande de licence bancaire car nous voulions dès le premier jour concentrer toutes nos ressources sur l’innovation de notre offre » poursuit Nikolay Storonsky. Pourquoi la demander maintenant ? Parce que Revolut, qui a encore levé 66 millions de dollars en juin dernier, souhaite passer la vitesse supérieure en proposant prochainement des services d’épargne et de crédits, ce que lui interdit sa licence actuelle. Parce qu’elle souhaite aussi intégrer le système européen de protection des dépôts, qui protège les fonds des clients bancaires à hauteur de 100 000 euros par banque.

La perspective du Brexit n’est sans doute pas étrangère à ce choix. Actuellement, Revolut, basée à Londres, dispose d’un agrément obtenu des autorités de régulation britanniques, qui lui donne accès à un large marché grâce au passeport européen. Ce ne sera plus le cas lorsque le Royaume-Uni aura quitté l’Union. En s’adressant directement aux autorités européennes pour sa licence bancaire, Revolut prend donc les devants.

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