Le marché des taux immobiliers se cherche toujours une tendance, entre légers replis pour les excellents dossiers et légers relèvements pour certains primo-accédants. Mais une hausse globale est irrémédiable, rappellent certains courtiers spécialisés.

Comme en septembre et en octobre, les courtiers spécialisés dans le crédit immobilier constatent de légères baisses de taux dans les barèmes reçus des banques en ce début du mois de novembre. C’est le cas de la Centrale de financement, qui annonce des mini-replis de l’ordre de 0,02 à 0,03% sur toutes les durées, avec des taux moyens de 1,14% pour un crédit immobilier sur 10 ans, 1,29% sur 12 ans, 1,40% sur 15 ans et 1,62% sur 20 ans.

Ces baisses, toutefois, sont cantonnées à quelques enseignes et aux meilleurs dossiers. « La stabilité est globalement de mise pour une part importante des emprunteurs, mais certaines banques peuvent (…), pour certains profils très qualitatifs ou correspondant à des attentes propres à chaque établissement, réaliser des décotes parfois importantes par rapport aux grilles communiquées sur certains types de dossiers », constate Alban Lacondemine, président d’Emprunt Direct. Le courtier annonce ainsi, pour les très bons dossiers, des taux de l’ordre de 1% pour les crédits sur 10 ans, de 1,30% sur 15 ans, de 1,50% sur 20 ans et de 1,85% sur 25 ans.

Le Partenaire, de son côté, pointe aussi de légères baisses des taux pour les meilleurs dossiers, mais note aussi qu’à l’inverse, la situation se tend un peu pour les primo-accédants. « En ce mois de novembre 2017, on observe une tendance des taux à la hausse pour les primo-accédants de 0,05 à 0,10 % sur toutes les durées. les banques anticipent les derniers dossiers avec le PTZ 2017 avec la fin de prise de dossiers au plus tard le 30 novembre 2017 ».

Une année 2017 « atypique »

2017 devrait être un année record en matière de crédit immobiliers, avec une production qui dépassera les 200 milliards d’euros. Mais elle sera aussi marquée par une « répartition des flux atypique » commente Alban Lacondemine : un premier semestre exceptionnel, puis une réelle atonie depuis. Depuis la rentrée, « la demande en crédit immobilier est restée assez faible (…), même si le mois d’octobre a marqué une légère amélioration par rapport à septembre, où la demande était tombée à ses plus bas depuis la mi-2012, voire la crise de 2008 ».

Cafpi : « La hausse des taux est irrémédiable »

Alors que plusieurs banques centrales, dont la Réserve fédérale américaine et la Banque d’Angleterre, ont décidé de relever leurs taux directeurs, la BCE a choisi dans l’immédiat le statu quo, tout en se dégageant progressivement de son programme de rachat de dettes souveraines. Une bonne nouvelle pour les emprunteurs immobiliers ? Philippe Taboret, le directeur général adjoint du courtier Cafpi, nuance. « Dès que le taux d’inflation cible sera atteint en zone Euro, la BCE relèvera elle aussi son taux directeur », annonce-t-il. « La hausse sera alors plus ou moins rapide en fonction du redressement économique ».

Quoi qu’il en soit, « La hausse des taux (…) est irrémédiable. Mais elle restera limitée, la croissance et l’inflation progressant lentement », estime le porte-parole, qui annonce un retour à 2% en taux fixe sur 20 ans, contre 1,80% aujourd’hui, au cours du 1er semestre 2018.