Les primo-accédants, notamment s’ils peuvent justifier de revenus confortables, continuent de bénéficier de conditions historiques pour leur premier emprunt immobilier, constatent les courtiers spécialisés.

46% des emprunteurs en septembre chez Vousfinancer, 56% chez Cafpi : la rentrée scolaire a aussi sonné le retour des primo-accédants chez les courtiers spécialisés dans le crédit immobilier.

Pour Philippe Taboret, porte-parole de Cafpi, ce retour, ainsi que celui des investisseurs locatifs, est la conséquence des annonces gouvernementales sur le recentrage du Prêt à taux zéro (PTZ) et du dispositif Pinel : « [Les primo-accédants] ont bien compris qu’ils avaient tout intérêt à profiter du dispositif avant 2018 ». Cafpi constate ainsi une soudaine hausse des montants empruntés par cette sous-catégorie : 203 473 euros sur 240 mois en moyenne en septembre, contre 197 526 euros sur 238 mois le mois précédent.

Jackpot pour les primo-accédants à hauts revenus

Ce retour se fait également dans un contexte de taux toujours très favorable. « Au 3ème trimestre, le mouvement de remontée des taux constaté en début d’année ne semble plus d’actualité et certaines banques affichent même des taux en baisse pour les meilleurs profils qui empruntent ainsi à 1,25% ou 1,30% dans plusieurs villes de France », constate Vousfinancer. « (…) Certaines banques régionales sont en forte conquête de clientèle, proposant ainsi des taux plus attractifs que dans d’autres régions », ajoute Sandrine Allonger, porte-parole du courtier.

Profil particulièrement recherché par les banques, les primo-accédants disposant de revenus confortables. Dans 10 villes, sur les 12 du panel de Vousfinancer pour son baromètre trimestriel « Les chouchous des banques », ce type d’emprunteur a obtenu les meilleurs taux en octobre 2017, notamment à Nantes (1,24% pour un couple de trentenaires à 6 700 euros par mois), à Paris (1,25% pour un couple de trentenaires à 17 000 euros par mois) ou à Marseille (1,29% pour un couple de trentenaires avec un enfant à 4 200 euros par mois).

« La plupart des crédits qui pouvaient être renégociés l’ont déjà été »

Le retour des primo-accédants ne suffit pas, toutefois, à compenser la chute de la renégociation de prêts. Chez Vousfinancer, la « demande de crédit ressort en baisse (-25% sur un an), en lien notamment avec la chute des renégociations de prêts ». Ces dernières « représentent ainsi seulement 5% des demandes en octobre, contre 10% encore en janvier 2017 (…) ».

« La plupart des crédits qui pouvaient être renégociés l’ont déjà été », analyse Sandrine Allonier. « Si certains emprunteurs n’ont pas fait la démarche c’est qu’ils n’en ont pas forcément la possibilité – en raison d’un changement de situation professionnelle ou d’un problème de santé récent (…). »