Les 100 premiers contributeurs à l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) payent actuellement 126 millions d'euros, a affirmé vendredi le ministre des Finances Bruno Le Maire à l'Assemblée nationale, alors que la gauche réclame l'impact chiffré de la réforme voulue par l'exécutif.

Le ministre, qui avait « déjà indiqué que les 1 000 premiers contributeurs payent 400 millions d'euros d'ISF », a déclaré que « les 100 premiers contributeurs à l'ISF payent 126 millions d'euros ».

« Les chiffres tombent au compte-goutte. 100 plus gros contribuables à l'ISF vont économiser 1,260 million/an soit 6,3 millions [sur le] quinquennat », a alors tweeté la députée PS Christine Pirès-Beaune. Toutefois, le patrimoine immobilier de ces contribuables pourra être soumis au nouvel impôt sur la fortune immobilière (IFI) remplaçant l'ISF.

« Les 100 premiers patrimoines payent 73 millions d'euros d'ISF »

Par ailleurs, « les 100 premiers patrimoines payent 73 millions d'euros d'ISF », a ajouté M. Le Maire, y voyant la preuve que « l'ISF est non seulement inefficace mais injuste, parce que les plus gros patrimoines ne payent pas l'ISF et arrivent, par l'optimisation fiscale, à y échapper ». « Nous allons supprimer l'ISF » pour « libérer plus de 3 milliards d'euros qui, nous le pensons, iront vers l'économie productive », a poursuivi le ministre (LREM, ex-LR), vantant le « nouveau monde fiscal ». La réforme prévoit de transformer l'ISF en IFI, de façon à exempter de taxes les valeurs mobilières et les placements (actions, assurance-vie...).

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S'il a promis de « faire la transparence » sur l'impact de la mesure « de manière responsable, en regardant ce qui est légal ou pas » au regard du secret fiscal, Bruno Le Maire a jugé n'avoir « aucune leçon à recevoir d'héritiers d'une majorité qui oblige l'État à rembourser 10 milliards », après l'annulation par le Conseil constitutionnel de la taxe sur les dividendes instaurée sous le quinquennat Hollande.

Plusieurs appels à la transparence

Une centaine de parlementaires de gauche (PS, Insoumis, communistes), ainsi que le président de l'UDI Jean-Christophe Lagarde, ont signé un appel mardi au gouvernement dans Libération pour qu'il publie l'impact de ses mesures réformant la fiscalité du capital, dont l'ISF, « sur les 100 Français les plus riches ». L'ancien ministre socialiste des Finances Michel Sapin avait le premier demandé la semaine dernière la publication de « la somme dont vont bénéficier les 100 premières fortunes », du fait des « 5 milliards de bouclier fiscal de cette nouvelle majorité ».

Vendredi, l'ancien président LR de la commission des Finances, Gilles Carrez, a demandé au gouvernement de « faire la transparence » et de « donner des chiffres précis de ventilation de ce que représentera la suppression de l'ISF et le nouvel IFI, par décile et par patrimoine ».